LA FEMME DES STEPPES, LE FLIC ET L'OEUF

en VOD

Septième long métrage du cinéaste chinois Wang Quan’an, après Le Mariage de Tuya et Apart Together, La Femme des steppes, le flic et l’oeuf permet au réalisateur de retrouver un espace qu’il affectionne beaucoup : la Mongolie. Ses grandes étendues aux couleurs fortes sont ici sublimées comme des tableaux de Rothko.

Dans le film, le corps d’une femme est retrouvé au milieu de la steppe mongole. Un policier novice est désigné pour monter la garde sur les lieux du crime. Dans cette région sauvage, une jeune bergère, malicieuse et indépendante, vient l’aider à se protéger du froid et des loups. Le lendemain matin, l’enquête suit son cours, la bergère retourne à sa vie libre mais quelque chose aura changé.

Avec un certain humour de l’absurde et de l’inattendu, La femme des steppes, le flic et l’oeuf nous emporte dans une fable presque onirique inspiré d’un fait divers qui s’est déroulé en Chine auquel le cinéaste apporte sa dose de poésie rendant hommage à la culture orientale.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE BON, LA BRUTE ET LE TRUAND DE SERGIO LEONE (Si l'histoire est bien différente, l'horizontalité de l'image, la puissance donnée aux paysages et le titre en trois parties sont de réels points communs) ou encore LE CHIEN JAUNE DE MONGOLIE DE BYAMBASUREN DAVAA (Les deux films utilisent la fiction pour mieux montrer et raconter la Mongolie).

Qui est Wang Quan’an? En 1991, il est sorti diplômé de l’académie du Film de Beijing puis a écrit et réalisé son premier film Eclipse de lune en 1999 qui a remporté de nombreuses récompenses dans plusieurs festivals. C’est The Story of Ermei, présenté dans la section Panorama de la Berlinale en 2004, qui a contribué à faire de lui un cinéaste reconnu. En 2007, il obtient l’Ours d’Or du meilleur film à Berlin pour son troisième film, Le Mariage de Tuya. En 2009, son quatrième film, La Tisseuse, remporte le grand prix spécial du jury au 33e festival des films du Monde de Montréal, et en 2010, son drame Apart Together ouvre la 60e Berlinale et remporte l’Ours d’Argent du meilleur scénario. A noter qu’il est un vrai habitué de la Berlinale puisqu’il a même fait partie du jury de la 67e édition mené par Paul Verhoeven.

Wang Quan’an est l’un des emblèmes de la sixième génération de cinéastes chinois qui regroupe les cinéastes apparus après les événements de Tian'anmen tournant dans la clandestinité. Leurs films sont tournés en ville, rapidement et avec peu de moyens ce qui leur donne une apparence de documentaire. Parmi cette génération, on retrouve   de grands noms du cinéma chinois comme Jia Zhang-ke, Zhang Yuan ou même Wang Bing. Les films de Wang Quan’an se caractérise par la mise en scène d’une Chine rude et rurale, secouée par la modernisation. Même si dans La femme des steppes, le flic et l’oeuf nous sommes en Mongolie, pour des raisons très politique.

Revenons un peu en arrière. D’où vient cette histoire un peu saugrenue de cadavre au milieu de nulle part, de flic débutant et de femme bergère au caractère bien trempé? Le film est basé sur une histoire vraie, mais les événements en question se sont déroulés en Chine. Le protagoniste était un policier chinois, or, comme le précise le cinéaste Wang Quan’an, c’est très difficile de faire des films sur la police chinoise. A cause de la censure mais pas seulement car la police elle-même a son mot à dire sur le scénario, sur la moindre péripétie de l’intrigue et le moindre détail des personnages. Le réalisateur chinois s’est alors souvenu du travail de Wong Kar Wai sur Happy Together où il est allé tourné son histoire en Argentine. Il a donc décidé d’exporter la sienne en Mongolie.

Révélé à la Berlinale, « Le Mariage de Tuya » a permis à son réalisateur de nous amener dans les steppes d’une Mongolie rurale et silencieuse, malgré les drames qui y prennent place. Aujourd’hui, Quanan Wang revient sur ces terres désertiques et nous promène de nouveau, ...

Habitué de la Berlinale, où il a décroché l'Ours d'Or avec Le mariage de Tuya, Wang Quan'an y est revenu l'an dernier avec La femme des steppes, le flic et l’œuf (Öndög), chronique mongole qui fait toucher du doigt l'insoutenable infinitude de l'horizon et, partant, notre ...

Difficile de remplir les salles avec un tel titre, mais un peu moins qu'avec le titre original L'oeuf de dinosaure fossilisé ! C'est la louange unanime du Masque et la Plume qui m'y a amené. Avec ce titre (et avec le graphisme de l'affiche), il semble que les producteurs aient ...