LA MORT AUX TROUSSES

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En 1959, Alfred Hitchcock est en pleine période de succès lorsqu’il réalise La mort aux trousses entre Sueurs Froides et Psychose. Il retrouve Cary Grant pour la 4e et dernière fois après l’avoir dirigé dans Soupçons, Les Enchaînés et La Main au Collet. Il engage James Mason propulsé au rang de vedette internationale depuis sa nomination à l’Oscar pour Une Etoile est née et Eva Marie Saint, Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle dès son premier film Sur les Quais.
Le scénario est de Ernest Lehman qui a écrit des films aussi différents que Sabrina, Le Grand Chantage et La Mélodie du bonheur. La photo est de Robert Burks qui signera 12 films d’Alfred Hitchcock entre L’Inconnu du Nord Express en 1951 et Pas de Printemps pour Marnie en 1964. La musique est de Bernard Herrmann qui fera des miracles pendant plus de 10 ans à partir de Mais qui a tué Harry en 1955. Sa composition ironique accompagne l’éblouissant générique de Saul Bass, maître du genre et donne une idée précise du rythme des 136 mn qui vont suivre.
Attention ! Fidèle à sa légende, Hitchcock apparaît à la 2e minute du film.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver JAMES BOND 007 CONTRE DR NO ou encore L'INTERPRÈTE (DE SYDNEY POLLACK) .

La mort aux trousses naît du désir d’Alfred Hitchcock de tourner un thriller aux Nations-Unies et il faudra attendre 2005 avec L’Interprète de Sydney Pollack pour y retourner. Le titre américain North by Northwest est une référence à Hamlet lorsqu’il dit : "Je ne suis fou que lorsque le vent souffle nord nord-ouest, quand il vient du sud, je peux distinguer un aigle d’une scie". Ainsi le périple du héros le conduit vers le nord-ouest de New York à Chicago, avant de se terminer sur le célèbre mont Rushmore.
Alors que dans La Cinquième Colonne, sorti en 1949, les protagonistes traversaient le pays de la Californie vers le nord-est pour atterrir sur un autre monument national : la Statue de la Liberté. La fameuse scène où Cary Grant est poursuivi par un avion en rase campagne été maintes fois copiée notamment dans Bons Baisers de Russie.
La séquence sur le Mont Rushmore a été tournée en grande partie en studio, mais le Service des Park Nationaux inquiet à l’idée qu’on puisse penser que la poursuite finale sur la tête des présidents des Etats-Unis avait été filmée avec son autorisation demandera à ce son nom soit retiré du générique.
La scène finale  symbolisant l’acte sexuel quand le train pénètre dans un long tunnel à toute vitesse est la plus  impertinente jamais tournée par Hitchcock qui n’avait pas apprécié que les producteurs imposent une réplique indiquant que les deux personnages allaient se marier.
Enfin, les plus attentifs auront remarqué que dans la scène du restaurant, on voit un jeune figurant se boucher les oreilles quelques secondes avant que le coup de feu ne soit tiré.
En 1965, Hitchcock proposera à Cary Grant de jouer dans Le Rideau déchiré, mais celui-ci avait décidé de se retirer après son dernier film Rien ne sert de courir et c’est Paul Newman qui prit son rôle. 

J'ai beau commencer à le connaitre par cœur mais revoir North by northwest représente toujours un grand plaisir, Hitchcock étant alors dans sa période la plus prolifique. C'est suite à Vertigo qu'il se lance dans la réalisation de celui-ci, changeant radicalement de style ...

A chaque fois que je m’apprête à revoir La Mort aux trousses, il y a quelque chose d’enfantin et de joyeux qui m’étreint, nuancé du plus grand respect, comme si on allait voir une toile de maître et une merveilleuse case de bande dessinée en même temps. Autant vous ...

La mort aux trousses a ceci de grandiose que c’est un film entièrement dévolu au plaisir. On pourrait en faire une critique extrêmement brève, expliquant qu’aux origines du blockbuster se situe cette œuvre matricielle, qui a absolument tout compris de ce qui fait vibrer ...