LA NUIT DU 12

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Été 2022. Internet s’affole. La nuit du 12, nouveau film de Dominik Moll vient de sortir et ses premiers spectateurs enthousiastes s’interrogent : pourquoi ce film a-t-il été présenté à Cannes Hors compétition et non pas en compétition ? Un mystère qui restera irrésolu comme le meurtre au cœur de ce film policier.

Car dès les premières minutes les spectateurs de La nuit du 12 sont prévenus : ils vont suivre une enquête policière qui n’a jamais été résolue. Une de ces enquêtes qui obsèdent des officiers de police jusqu’à la fin de leur carrière comme ça va être le cas pour Yohan avec le meurtre de Clara, brulée vive la nuit du 12.

Après Seule les bêtes ou encore le film qui l’a révélé, Harry un ami qui vous veut du bien, le cinéaste Dominik Moll a donc marqué les esprits avec cet implacable thriller dans lequel on retrouve Bastien Bouillon, Bouli Lanners, Johann Dionnet ou encore Anouk Grinberg. Un grand film.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ZODIAC (Un autre film sur une enquête irrésolue, signé David Fincher.) ou encore SCÈNES DE CRIME (Un grand polar avec André Dussollier.).

S’il était japonais, Bouli Lanners serait probablement considéré comme un trésor national. De son vrai prénom Philippe, Bouli s’est d’abord fait connaitre comme peintre. Et cet ancien élève de l’Académie des Beaux-Arts liégeoise a monté plusieurs expos dans les années 80. En parallèle, Bouli travaille alors comme accessoiriste et décorateur pour la télévision belge. Apparu au cinéma en 1990 dans Toto le héros, il se fait connaître ensuite en jouant dans la série de sketches des Snuls, émission comique créée en 1989.

Commence alors sa carrière d’acteur de cinéma. Il multiplie les seconds rôles et on le voit dans Les Convoyeurs attendent, Aaltra, Enfermés dehors, Astérix aux jeux olympiques, De rouille et d’os, Mammuth, Rien à déclarer, Chien, Lulu femme nue, Petit paysan, Adieu les cons… ou donc La nuit du 12. Autant de film qu’il marque de sa forte présence.

En 2005, après avoir réalisé plusieurs courts métrages, il se jette à l’eau et réalise son premier long, Ultranova (présenté à la Berlinale), portrait tendre et ironique d'un groupe de paumés dans sa Wallonie natale. Suivent Eldorado, Les géants (qui obtient deux prix à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes), Les Premiers, les Derniers (avec Albert Dupontel) et en 2021 L’ombre d’un mensonge. En vérité un grand talent.

Alors que Seules les bêtes, en 2019, proposait un récit choral et labyrinthique, La nuit du 12 fait de la linéarité son principal ressort dramatique : un lieu, un meurtre, une enquête. Rien que de très banal, à la nuance près qu’un carton initial annonce déjà la couleur ...

Il y a quelque chose du brillant Memories of Murder dans le nouveau film de Dominik Moll, qui s'éloigne pourtant de son savoir-faire reconnu en matière de thriller pour livrer ce qui s'apparente aussi un peu à une version contemporaine du L627 de Tavernier. En nous annonçant ...

La Nuit du 12 annonce la couleur dès le début : il y a des crimes irrésolus et ce film est l'histoire d'un de ces crimes. Le fait de vendre la mèche dès le début fait comprendre au spectateur qu'on n'est pas en train de regarder un film policier classique, ...