LA SOUPE AUX CHOUX

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"Alors si on ne peut plus péter sous les étoiles sans faire tomber un martien, il va nous en arriver des pleines brouettes ! Sacrénoudoudiou !!!" De Funès en chemise et bonnet de nuit, fusil à la main, recueille Jacques Villeret en combinaison de latex jaune avec des excroissances rouges (bruit de langue de Jacques Villeret !).

Ah le Glaude et le Bombé, le premier sabotier et le second puisatier, les deux septuagénaires adeptes des litrons de pinard et des concours de pets dans leur hameau campagnard du Bourbonnais, et leur amitié pour La Denrée, cet extraterrestre qui aime beaucoup la soupe aux choux et va l’exporter sur sa planète Oxo. Un E.T. capable de ressusciter les vieilles épouses mais en nettement plus jeunes, et de multiplier les louis d’or comme des petits pains… Mais comme la modernité n’est pas du goût des deux paysans, ils se pourraient bien qu’ils changent de planète pour être peinards, en emportant leur hameau avec eux…

Cette adaptation du roman de René Fallet est connue comme le loup blanc, comme son thème musical, sorte de folk électro-auvergnat aux synthétiseurs. Et même si cette farce de science-fiction est délicieusement franchouillarde, la soucoupe volante de Jacques Villeret a tout de même été conçue par Guy Delécluse, responsable de la conception de la planète Krypton dans Superman !

Avant dernier film de De Funès et c’est émouvant, surtout de le voir se chamailler avec l’inénarrable Jean Carmet qui porte si bien le velours côtelé. Et puis Villeret jeune auquel Fufu dit en le rencontrant à son bureau pour lui proposer le rôle de La Denrée : "Cela peut être un très grand rôle pour vous, mais cela peut aussi être la fin de votre carrière". Ce fut le début. Toute une époque, sacrénoudoudiou !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE GENDARME ET LES EXTRATERRESTRES DE JEAN GIRAULT (Soyons francs ce n'est pas le meilleur De Funès mais le meilleur film de la série des "Gendarmes" mais voir le grand Fufu en furie devant des soucoupes volantes, c'est toujours un petit plaisir) ou encore LA VIE MODERNE DE RAYMOND DEPARDON (Raymond Depardon a suivi pendant dix ans des paysans de moyenne montagne. Il nous fait entrer dans leurs fermes avec un naturel extraordinaire. Ce film nous parle, avec une grande sérénité, de nos racines et du devenir des gens de la terre.).

Le romancier René Fallet, poète et paysan, un peu le Brassens de la littérature, qui savait croquer des anti-héros populaires et sentimentaux, a beaucoup été adapté au cinéma de la fin des années 50 aux années 80 - un certain cinéma français qui aimait les bons mots, les petits coups de rouge, et les acteurs hauts en couleurs.

Coup d’essai, petit coup de maître avec Le Triporteur de Jacques Pinoteau, qui restera à jamais le film le plus cité de la filmographie de Darry Cowl. Dans Les Vieux de la vieille de Gilles Grangier, en 1960, les dialogues de Fallet et de Michel Audiard tombent comme des perles de la bouche de Jean Gabin, le réparateur de vélos, Pierre Fresnay, le retraité de la S.N.C.F. et Noël-Noël, le marchand de cochons. En 1966, Pierre-Granier Deferre adapte Paris au mois d'août avec Charles Aznavour, puis c’est au tour de Serge Korber, en 67, de tourner Un idiot à Paris, comédie qu’un petit cercle de cinéphiles portent toujours dans leur coeur, dans lequel Jean Lefebvre avait, pour la première fois, le premier rôle, et était délicieux en "fada" de village perdu à Paris et amoureux d’une Fleur du pavé.

Michel Audiard, lui, met en scène Il était un petit navire sous le titre Le drapeau noir flotte sur la marmite en 1971. Le seul film réalisé par Audiard où joue Jean Gabin qui porta, pour le rôle, sa propre casquette de marin, et ce fut Georges Brassens, ami de Fallet, qui composa la musique du film. Brassens qui avait été acteur principal d’une autre adaptation de son pote écrivain en 1957 : Porte des Lilas de René Clair, adapté de La grande ceinture. Ce fut le seul et unique film où joua le grand Georges et, en plus, il avait pour partenaire Pierre Brasseur. Avec le temps, ça vous a une de ces gueules…

Critique éditée le 28 septembre 1922Je vais vous emmener faire un petit tour dans un endroit un peu perdu du "Bourbonnais" car il s'y passe des choses peu communes. A distance de la ville un hameau de deux maisons, "Les Gourdiflots" reste habité. Deux ...

Ce film constituant la référence en matière de navet franchouillard, je le clame pourtant haut et fort: j'aime ce film! Je vais même pousser le vice en prétendant que ce film me touche, que j'y trouve de Funès presque émouvant dans son rôle de vieillard dont la société ...

comment ne pas apprécier la justesse des dialogues qui pastichent de nombreux argots français tout en dévoilant des personnages vrais, campagnards, rustres et français? comment résister à des personnages aussi touchant que La Glaude et Le Bombay, à leur amitié tellement ...