LAND

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Dans une réserve indienne, Wesley et Raymond apprennent la mort de leur frère Floyd, soldat mort en Afghanistan. Leur mère Mary, fermière, va être dédommagée par l’Etat mais entre l’Amérique et les Amérindiens, rien ne va.

La prime pourrait ne pas être celle promise car qui sait si Floyd était vraiment un bon soldat ? Entre l’infantilisation des Blancs, l’alcoolisme et la pauvreté, les Natifs survivent tant bien que mal et Land leur rend hommage.  

Avec le regard triste et effaré d’un étranger, à la lisière du documentaire, Babak Jalali, cinéaste iranien vivant à Londres, réalise un western moderne où il n’y a plus rien à conquérir, juste des terres et des âmes abandonnées. Un très beau film.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver THE RIDER (Le film de Chloe Zhao s'intéresse également aux communautés amérindiennes et à leurs rêves.) ou encore THE RIDE (Puisque Babak Jalali opte pour un point de vue quasi documentaire, on peut compléter sa vision avec THE RIDE, documentaire français sur l'héritage sioux.).

Land est sorti en France le 25 avril 2018 et c’était le troisième film en moins de trois mois à s’intéresser à la condition des Amérindiens dans l’Amérique moderne. Le premier, sorti le 7 février, c’était le documentaire The Ride, de Stéphanie Gillard, qui s’intéressait à la mémoire et à l’héritage sioux. Le deuxième, qui a atteint les salles françaises le 28 mars 2018, s’intitulait, lui, The Rider. Dans cette fiction, Chloe Zhao racontait l’histoire de la reconstruction spirituelle, émotionnelle et financière de Brady, jeune espoir du rodéo victime d’un grave accident. À noter que ces trois histoires de Natifs ont été racontées par des cinéastes non américains : Babak Jalali est iranien, Stéphanie Gillard est française et Chloe Zhao est chinoise.

Si vous trouvez l’image de Land sublime, c’est normal. La directrice de la photographie du film n’est autre qu’Agnès Godard, collaboratrice de la cinéaste et non moins esthète Claire Denis. « J’avais envie de travailler avec Agnès Godard depuis longtemps, explique Babak Jalali, c’est elle qui m’a suggéré de tourner au format 1.66. Moi, je souhaitais tourner en Scope, mais elle m’a convaincu. Sa suggestion reposait sur le fait qu’il y aurait peu de mouvements de caméra dans le film, qu’on allait montrer le caractère statique de ces vies. » Le réalisateur souligne aussi l’apport esthétique, notamment dans les couleurs, de son chef décorateur Dimitri Capuani, qui a officié également sur Dogman de Matteo Garrone en tant que production designer ou sur Gangs of New York de Scorsese sur lequel il était directeur artistique.

Si la bande originale du film a été majoritairement composée par Jozef Van Wissem, déjà à la musique de Only Lovers Left Alive de Jim Jarmusch, Land évolue aussi au son de « Cold, Cold World », « Our Little Town » et « If I could only fly », trois chansons de Blaze Foley, l’un des chanteurs préférés de Babak Jalali : « Quand je voyageais dans les réserves, j’écoutais ses chansons dans ma voiture », se rappelle-t-il. Ce chanteur de country texan, mort à 40 ans en 1989, a eu le droit à son biopic réalisé par Ethan Hawke.

Le premier long-métrage de Babak Jalali portait le titre de Frontier Blues. Une thématique, celle des frontières, qui tient particulièrement à coeur d'un cinéaste né en Iran et élevé à Londres. Land parle aussi de la limite entre deux territoires, celui des "américains" ...

Le western est le genre par excellence de l’archétype, avec des motifs récurrents : des chevauchées fantastiques au beau milieu de paysages immenses et arides, des tirs effrénés qui ricochent autour d’un saloon, des cowboys blancs dont les santiags frôlent ...