LE BAL DES VAMPIRES

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L’idée du Bal des vampires est née une première fois lors des séances de films d’horreur anglais de la Hammer film auxquelles le réalisateur Roman Polanski et son scénariste et complice Gérard Brach assistaient à Paris au milieu des années 60. "Le public hurlait de rire et nous procurait l’envie de faire une parodie du genre", écrira Polanski.

L’idée est née une deuxième fois quand Roman Polanski part se reposer du tournage de son troisième long métrage, Cul de sac, à Sankt Anton dans le Tyrol. En skiant, il découvre la vallée de l’Arlberg, les forêts de pins, les immensités sous la neige, les sommets majestueux. En gros le décor du Bal des Vampires qui précède ainsi dans son imaginaire l’intrigue proprement dite, et dont sur le moment, Polanski n’a pas la moindre idée. Précisons qu’entretemps celui ci - jeune réalisateur à peine trentenaire - a vu sa notoriété croitre grâce au succès de deux films tournés en Angleterre, Répulsion avec Catherine Deneuve, et Cul de Sac avec la sœur de la précédente Françoise Dorléac. Londres traverse alors une période de créativité artistique intense. Tous les producteurs américains indépendants viennent y faire leur marché et embauchent sans compter les jeunes réalisateurs européens porteurs d’avenir.

Parmi ces producteurs, Martin Ransohoff a particulièrement aimé Cul de Sac qu’il a acheté en distribution pour les Etats-Unis. Quand Polanski lui propose le projet du Bal des vampires, Ransohoff soutenu par la Metro Goldwyn Mayer accepte ce qui va devenir pour Polanski tout à la fois son premier film en couleurs, son plus gros budget, mais aussi une des se plus grosses déceptions. Car Ransohoff qui entre autre exemple est celui qui a viré Sam Peckinpah du plateau du Kid de Cincinnati, est aussi quelqu’un qui n’hésite pas à tripatouiler les films… Et effectivement la version du Bal des vampires qui sortira au Etats-Unis ne ressemblera pas du tout à celle montrées en Europe, celle souhaitée par Polanski…

 
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Dés l’origine du Bal des Vampires, Roman Polanski souhaite faire appel au comédien irlandais Jack McGowran qu’il avait déjà dirigé dans Cul de sac, ainsi qu’à lui-même dans le rôle de l’assistant Alfred, et ce malgré de l’avis de la production qui veut que le réalisateur se consacre à la réalisation. Pour le rôle de Sarah, Polanski envisage aussi la comédienne Jill Saint-John à laquelle il est alors très lié, jusqu’à ce que le producteur Martin Ransohoff lui impose plus ou moins une autre actrice qu’il a sous contrat, Sharon Tate. Au début Polanski est loin d’être convaincue par celle-ci. Il ne pense pas qu’elle soit crédible en fille d’aubergiste juive, jusqu’à ce que pour des essais, il décide de lui faire porter une perruque rousse. Sharon Tate crève alors l’écran. Non seulement Polanski fait appel à elle, mais il en tombe fou amoureux pendant les tournages en extérieurs. Les deux emménagent ensemble, puis se marient le 25 janvier 1968. On le sait cette union connaîtra une issue tragique et Sharon Tate sera assassinée dans sa maison de Cielo Drive dans des circonstances particulièrement tragiques, par le gang Manson au mois d’août 69.

Le tournage du Bal des vampires se déroule pendant l’hiver et au printemps1966. Il se révèle chaotique. La neige a fondu autour du château initialement retenu comme décor de base dans les Alpes. Il faut changer de lieux au dernier moment, et l’équipe doit partir précipitamment à Valgardena sur le plateau des Dolomites. Si celui ci est bien pourvu en neige, il n’est pas du tout équipé en château qu’il faut donc reconstituer en studio à Londres. L’opération est coûteuse. A Valgardena l’équipe est répartie sur plusieurs hôtels, la logistique est complexe. Les vacanciers dérangés dans leur quotidien, n'arrangent pas les choses, et Terry Downes celui qui joue Koukol dans le film, les insulte en allemand le soir quand il est ivre.

De retour à Londres, le tournage du Bal des vampires continue à  prendre du retard. Un peu à cause du couple Polanski /Tate. Plus lui est amoureux d’elle, plus elle se sent déstabilisée sur le plateau, et son compagnon doit lui faire refaire les prises, parfois plus de 70 fois. Mais surtout à cause des nombreux effets spéciaux qui émaillent la plupart des séquences. Le retard est tel qu’il faut changer de studios, passer de ceux de la MGM à ceux de Pinewood avec une étape intermédiaire aux studios d’Elstree. C’est là qu’est tournée - en 5 jours - la fameuse scène du bal qui s’inspire d’ailleurs ouvertement d’un film de la Hammer, Le Baiser du vampire. Avec 60 vampires à maquiller, le tournage ne commence qu’à midi. Le truquage des miroirs est obtenu en reconstituant le décor en double, le tout assorti d’un faux miroir entre les deux, un peu comme Jean Cocteau l’avait conçu dans Orphée.

A l’arrivée si le Bal des vampires consacre Polanski encore davantage en Europe, , il échoue aux Etats-Unis ou le producteur en coupe un quart d’heure, le rendant si incompréhensible  que Polanski refuse que son nom apparaisse au générique des copies américaines.

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