LE CAPITAL AU XXIE SIÈCLE

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Il y a des livres qui sont, sur le papier, plus faciles à adapter que d’autres. C’est vrai, prenez « Harry Potter », « Les liaisons dangereuses » ou « Autant en emporte le vent » : vous savez qu’il y aura du travail, qu’il faudra des moyens mais sur le fond, l’histoire du roman s’impose visuellement dès sa lecture...

Pour « Le capital au 21e siècle », Justin Pemberton a eu la tâche moins aisée car il fallait traduire à l’écran les thèses économiques et sociales de Thomas Piketty, lui-même crédité comme coréalisateur. Or, rendre compréhensible au plus grand nombre une matière parfois aussi hermétique peut ressembler à un pari fou : il est ici réussi !

Le film développe l’idée que depuis son apparition, le capital a révolutionné notre monde tout en le divisant et que l’immense richesse de quelques-uns ne profite pas à la pauvreté de la multitude. Spécialistes, exemples concrets, illustrations dans la pop culture : que l’on soit d’accord ou pas, on en ressort mieux informés et peut-être plus lucide...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UNE VERITE QUI DERANGE (Prenez un sujet complexe voire compliqué mais un sujet de société qui concerne chacun d'entre nous, (écologie ou économie), et faites-en un documentaire passionnant !) ou encore MARGIN CALL (Ou comment l'économie utilisée par des bandits de la haute finance peut être dévoyée de son but premier et se transformer en péril pour le genre humain...).

Vous l’avez vu, « Le capital au 21e siècle » ne consiste pas en une sorte de cours magistral et indigeste sur l’économie. Le tandem Pemberton-Piketty a su rendre l’ensemble vivant, grâce à une mise en image où la pure information ne perd jamais de vue qu’il s’agit aussi d’un film de cinéma destiné à être vu par des spectateurs en grande majorité profanes en la matière... L’économie au cinéma reste un genre mineur mais quelques réalisateurs ont su transformer l’essai, faisant du Dow Jones, des subprimes ou des junk ventures de vrais ressorts dramatiques, parfois spectaculaires.

Oliver Stone en 1987 avec « Wall ,Street », nous fait pénétrer dans les coulisses peu reluisantes de la haute finance, où traders, patrons et politiques jonglent avec des dollars virtuels qui ne leur appartiennent pas. Charlie Sheen, ambitieux jeune courtier de la bourse y perdra son innocence face à Michael Douglas, (récompensé de l’Oscar du meilleur acteur), investisseur reptilien à la morale très simple : « l’avidité, c’est bon » ! « Wall Street » sera un immense succès public et connaîtra une suite moins réussie mais intéressante en 2010 sous-titrée « L’argent ne dort jamais »...

La célèbre bourse new-yorkaise également théâtre du « Loup de Wall Street » de Martin Scorcese en 2013, inspiré de l’incroyable ascension et de l’hallucinante chute du trader Jordan Belfort spécialisé dans l’achat et la vente d’actions à la valeur et la provenance douteuse. Leonardo di Caprio incarne l’antihéros de cette histoire vraie, entouré notamment de Matthew McConaughey, Jonah Hill, Margot Robbie ou Jean Dujardin. Moins spectaculaire mais tout aussi passionnant, « Margin Call » de J.C Chandor en 2011 est un immanquable cours accéléré d’économie qui montre et explique comment la planète entière a pu sombrer dans la crise financière de 2008 suite à la chute d’une grande banque de New York, empêtrée dans ses stocks d’actions toxiques... Kevin Spacey, Jeremy Irons ou Paul Bettany y jouent avec des montagnes de billets verts et la destinée de milliards d’êtres humains...

C'est curieux toutes ces critiques où les gens éprouvent le besoin de s'improviser professeur de cinéma ou d'économie. Bien évidemment qu'en moins de deux heures nous n'allons pas être pénétrés de tout le programme d'un doctorat. Les gens ne sont jamais contents et n'arrivent ...

On l'a tous acheté à sa sortie, parce que c'était le dernier best-seller de intelligentzia française de gauche. On l'a bien sagement rangé dans la bibliothèque, parce que bon 40 cm de livre écrit en tout petit, ça fait un peu beaucoup quand même. Cette "mise en image" ...

**De l’histoire avec un grand H — Vérités avec un grand V — Un documentaire qui se veut être optimiste, mais avec un petit « o » pour moi …** Des faits historiques comme la chute du mur de Berlin et d’autres de notre ère, Monsieur Piketty et de multiples intervenant.e.s ...