LE MUR DE L'ATLANTIQUE

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Commençons par un petit rappel historique : en 1939, pendant la Deuxième Guerre mondiale, Bourvil – dont le père était mort pendant la Première – est envoyé au front puis démobilisé quelques mois plus tard. Cette difficile expérience ne l’a jamais privé de rejouer, au cinéma, l’Occupation allemande…

Ses films La traversée de Paris, La Grande Vadrouille ou Le Jour le plus long ont tous comme contexte la Deuxième Guerre mondiale. Auxquels il faut rajouter celui qui nous intéresse ici : Le Mur de l’Atlantique, dans lequel il incarne Léon, un restaurateur à la neutralité un peu mal placée, qui vole par inadvertance des plans de la stratégie nazie.

Un soldat anglais va embrigader Léon dans la Résistance, l’instrumentaliser dans le projet d’assassinat du Maréchal Rommel et faire de lui un grand-père. Un film de guerre signé Marcel Camus au ton aussi primesautier que grave, dont seul le grand cinéma français a le secret.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA VACHE ET LE PRISONNIER (Une autre comédie française en temps de guerre.) ou encore LE CERCLE ROUGE (Bourvil est mort avant d'avoir pu voir Le Mur de L'Atlantique et Le Cercle rouge atteindre les salles.).

Bourvil ne verra jamais Le Mur de l’Atlantique atteindre les salles françaises – c’est aussi le cas du Cercle Rouge de Melville d’ailleurs. En effet, il est décédé avant que le film de Camus ne sorte en salles. Sur le tournage déjà, il souffrait d’un cancer à un stade très avancé. En 1968, alors qu’il tourne Les Cracks et chute à vélo, il est hospitalisé et c’est là qu’on lui découvre sa maladie. Lors des prises de vue du Mur de L’Atlantique, il souffrait énormément et tout avait été mis en œuvre par l’équipe pour que ses efforts physiques soient drastiquement réduits. Bourvil s’éteint à 53 ans le 23 septembre 1970, trois semaines avant la sortie du film.

Si vous pensez qu’il était impossible qu’un Français moyen subtilise, sur les bureaux mêmes des SS, des plans nazis, vous vous trompez. Le film est en effet inspiré de faits réels et plus particulièrement du peintre en bâtiment René Duchez, un résistant qui s’était fait embaucher à la Kommandantur de Caen et qui s’était emparé en mai 1942 « des plans des fortifications allemandes de la côte normande entre Cherbourg et Honfleur. » Il est reconnu que le vol de ces documents a aidé à déterminer le lieu du débarquement.

On dit que Bourvil en souriait mais il y a une anecdote étrange sur Le Mur de l’Atlantique : pour jouer le maréchal Rommel, la production et Marcel Camus ont engagé John Eppler, le véritable aide de camp de Rommel et l’un de ses grands espions en Afrique du Nord. D’autant plus surprenant que Marcel Camus a été interné dans un camp de prisonniers pendant la Seconde Guerre Mondiale, et c’est même à cette occasion qu’il s’est essayé au théâtre pour le première fois avec d’autres prisonniers…  

"Joli papa"Le seul nom de Bourvil suffisait à lui seul à attirer les foules autour du grand écran ! Ce film a quand même réussi à attirer vers le grand écran près de 5 millions de spectateurs.J'ai tellement vu et revu cette œuvre que je pourrais la raconter par cœur ...

Trop jeune pour être agacée par ce français moyen qui devient héros malgré lui, j'avais adoré la romance en parallèle. Nostalgie de gamine. Ce qui m'agace, c'est cette comparaison systématique avec "La grande vadrouille", et le film souffre de ce rapprochement inapproprié ...