LE RETOUR DE RICHARD 3 PAR LE TRAIN DE 9H24

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La maladie vous conduit parfois à prendre des décisions arbitraires, étranges ou inconsidérées. Vous pouvez ensuite regretter de les avoir prises mais, sur le moment, elles vous semblaient la meilleure chose possible... Sauter à l’élastique, faire un tour du monde, lister vos envies inassouvies ou faire la paix avec une famille qui ne vous a guère épargné.

C’est cette dernière solution que va choisir Pierre-Henri dans le film qui va suivre. Condamné par la médecine, il décide de réunir ses proches pour tenter d’apaiser un passé-passif pas vraiment reluisant. Sauf que notre homme va aller encore plus loin : puisque réunir sa famille relève de l’impossible, Pierre-Henri va engager des comédiens qui joueront les rôles des siens ! L’affaire on s’en doute va rapidement échapper à tout contrôle puisque ce jeu de dupes va aussi mettre à jour les propres névroses des acteurs...

Entre mensonge et vérité, fiction et réalité, ce film d’Eric Bu échappe à tous les codes et toutes les normes : pas impossible pourtant que vous vous y retrouviez à un moment ou un autre... 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver FESTEN (Réunir sa famille part d'une bonne intention : mais quand un passé trop lourd refait surface, les dégâts peuvent être énormes et collatéraux...) ou encore OSCAR ET LA DAME ROSE (Quand la médecine vous condamne, vous pouvez désirer vivre des rêves inassouvis ou régler les comptes de votre passé mais tout ne se passe pas toujours comme souhaité...).

Le retour de Richard 3 par le train de 9h24 explore ce que l’on appelle la mise en abîme de ses personnages. A la fois reflet et peinture d’une réalité que nous avons tous connu un jour ou l’autre : la confrontation avec une entité jamais simple à cerner, je veux parler de la famille. En rupture avec la sienne, Pierre-Henri l’antihéros de l’histoire a décidé de s’en inventer une en engageant des acteurs. Bonne et mauvais idée à la fois vous l’avez vu ! Dans ce registre-là, d’autres exemple voisins se sont déjà illustrés sur nos écrans.

C’était le cas de Les garçons et Guillaume à table ! de Guillaume Gallienne par exemple. Adaptant un de ses spectacles, le comédien avait offert un cruel et réjouissant portrait de sa jeunesse, confronté à un entourage et surtout une mère convaincue de son homosexualité, s’obstinant le considérer comme la parfaite petite fille de la maison ! Histoire de pousser le bouchon encore plus loin, Gallienne s’était en plus réservé un double rôle : le sien et celui de sa maman, dans une de ces prestations costumées dont il raffole... Plus rude encore, évoquons Pardonnez-moi de Maïwenn en 2006 dans lequel la jeune actrice campe une future maman décidant de filmer sa famille afin d’en montrer le vrai visage à son bébé... L’occasion d’un affrontement violent avec sa mère, ses sœurs et surtout son père au terme duquel tous les tabous du clan seront mis sur la table au grand jour...

Impossible de ne pas penser à Festen de Thomas Vinterberg qui explorait déjà cette veine en 1998 : profitant d’un repas censé honorer le patriarche sexagénaire de la famille, un de ses fils Christian, va lire un texte dans lequel il révèle le lourd passé pédophile de ce père à la fois vénéré et haï... Revenons à la comédie enfin, même si elle n’est pas exempte de dureté, avec Prête-moi ta main d’Eric Lartigau en 2006 où Alain Chabat, ne supportant plus les remarques de sa mère et se des sœurs sur son célibat, décidait d’engager Charlotte Gainsbourg pour jouer sa vraie-fausse fiancée, pour le meilleur et pour le rire ! 

J'ai vu ce film en avril alors que ses producteurs l'avaient mis en accès libre durant le confinement et je dois dire que ce fut une drôle de surprise. Un très beau film sur tout ce qui peut nous pourrir la vie dans nos rapports à la famille. Mais c'est aussi un film sur le ...

J'ai passé un très très bon moment avec Pierre-Henri et sa troupe de comédiens aussi drôles et attachants les uns que les autres ! Les dialogues sont fins et ciselés, l'intrigue est originale et bien menée. Bien loin de toutes ces comédies françaises lourdingues à gros ...

J'ai pris énormément de plaisir à regarder cette comédie singulière, intelligente et subtile. Le rythme est au poil, aucun creux dans ce pourtant quasi huis-clos, et les dialogues sont justes et tranchants. Les personnages sont un véritable régal où chacun incarne un "type" ...