LE RETOUR DU HÉROS

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Après avoir, entre autres, porté à l’écran la vie de Molière dans Molière, celle du petit Nicolas dans le Petit Nicolas et celles d’Astérix et Obélix dans Astérix et Obélix : Au service de sa Majesté, Laurent Tirard (51 ans) imagina, avec son complice Grégoire Vigneron, l’étrange histoire du capitaine de hussards Charles-Grégoire Neuville, alias Jean Dujardin, héros de ce Retour du héros – sorti en février 2018.

Nous sommes sous le Premier Empire. Alors qu’il était courageusement parti combattre l’Autrichien, une fois obtenue la main de la charmante et bien née Pauline Beaugrand, l’intrépide Neuville ne donna plus aucun signe de vie. Afin d’apaiser l’immense chagrin de sa sœur, l’habile Elisabeth (Mélanie Laurent) va se substituer à l’oublieux capitaine en écrivant, à sa place, d’innombrables lettres enflammées, pleines de ses exploits militaires et de ses sentiments amoureux. Mais un jour, alors que tous le croit mort au combat, Charles-Grégoire Neuville réapparaît !

Si la critique, souvent chaleureuse, évoqua régulièrement la fameuse comédie de Jean-Paul Rappeneau, Les Mariés de l’An II, et un Jean Dujardin qui « continue à se rêver en Belmondo » comme l’écrira le Figaro, Laurent Tirard, de son côté, expliquera : « Les comédies d’aventure, comme celles de Rappeneau ou de Broca, ont fait le bonheur de générations entières, et ont contribué à mon envie de faire du cinéma. Je ne comprends pas pourquoi elles ont disparu des écrans. » Le Retour du héros  est une forme de retour...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES MARIÉS DE L’AN II (1971) (Une autre comédie d’aventures « où les personnages se haïssent parce qu’ils s’aiment trop, sans savoir comment se le dire » (Mélanie Laurent).) ou encore LE COLONEL CHABERT (1943) (Hyacinthe Chabert (Raimu), que tous croyaient mort à la bataille d’Eylau en 1807, revient auprès de sa femme. On le prend vite pour un imposteur...).

Faisant une nette distinction entre « film d’époque » et « film en costumes », Laurent Tirard, le réalisateur du film que vous venez de voir, range le sien dans la seconde catégorie. Autant le « film d’époque » s’attache, par ses minutieuses reconstitutions, à décrire fidèlement un personnage réel ou un fait historique, autant le « film en costumes » se sert d’une époque pour mieux parler du présent. Ainsi, Le Retour du héros, dont le sujet central est « la réinvention de sa propre vie », fait moins écho aux épopées napoléoniennes qu’aux modernes réseaux sociaux qui, explique le cinéaste, « nous permettent aujourd’hui de magnifier notre existence et de nous autoproclamer héros de notre propre vie ». Sa conclusion est claire : « Aujourd’hui, nous sommes tous un peu des imposteurs ! »

Si le rôle du héros de cette histoire est bien tenu par Jean Dujardin – que Laurent Tirard venait de diriger dans Un homme à la hauteur –, c’est à sa partenaire que s’intéressa une grande partie de la presse. Pour Etienne Sorin du Figaro, qui compare le film à « un roman de Jane Austen écrit par des charlots scrupuleux » : « Mélanie Laurent renvoie la balle à Dujardin avec un sens du rythme qu’on ne lui connaissait pas ». De son côté, dans Télérama, Guillemette Odicino, qui évoque un « piquant marivaudage », juge l’actrice « aussi charmante qu’incisive » et, mêlant au compliment Noémie Merlant (qui joue sa sœur), conclut ainsi son papier : « Cette comédie aurait dû s’intituler ʺle Retour des héroïnesʺ. » Qualifiée par Mélanie Laurent, elle-même, de « respiration », cette comédie lui permit de « marcher dans les traces de ces films qui ont marqué mon enfance », comme elle le confia à la même Guillemette Odicino, à l’occasion d’un long entretien paru dans Télérama.

On y apprenait que, fille d’une danseuse et d’un comédien spécialisé dans le doublage, Mélanie Laurent avait débuté au cinéma à l’âge de 16 ans en prêtant sa voix à Satsuki, la jeune héroïne de Mon voisin Totoro, le film d’animation de Hayao Miyazaki – qui ne fut présenté en France qu’en 1999, onze ans après sa sortie nippone. On y apprenait également que, pas très douée en anglais mais invitée à dîner par Quentin Tarantino en vue de (peut-être) intégrer le casting d’Inglourious Basterds, elle se mit en tête, en voyant arriver le plateau de fromages, de présenter le camembert, le bleu d’Auvergne, le reblochon et autre boulette d’Avesnes, en improvisant, pour chacun d’eux, une petite chorégraphie. « Il a dû me trouver suffisamment timbrée pour m’engager », concluait-elle, ravie !    

Bourgogne, 1809. Pauline (Noémie Merlant) est folle amoureuse du capitaine Neuville (Jean Dujardin). Seulement, voilà que ce dernier est appelé à la guerre. Alors que Pauline, sans nouvelles de Neuville, dépérit, sa sœur Elisabeth (Mélanie Laurent) décide de prendre les ...

Eh ben....en voilà une TRES BONNE surprise !!! Alors qu'en ce moment, c'est un véritable bataillon de comédies françaises qui déboule au galop dans les salles obscures en ce début de période de vacances d'hiver, à l'arrière, un timide petit cavalier avance au pas sur le ...

Décidément, de part et d’autre de l’Atlantique, entre le dernier Eastwood, « Le 15h17 pour Paris », et ce nouveau film de Laurent Tirard, « Le Retour du héros », l’heure, en ce premier trimestre 2018, est au questionnement sur la figure masculine du héros... Le ton ...