LE RIDEAU DÉCHIRÉ

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Michael Armstrong (Paul Newman) est un chercheur en physique nucléaire qui se rend à Copenhague pour une conférence avec son assistante et maîtresse, Sarah (Julie Andrews). A sa grande surprise, celle-ci croit découvrir  que le patriote qu’elle pensait  si bien connaître est un traître qui a décidé de passer à l’Est.. Tel est le point de départ du scénario du film Le Rideau déchiré,  concocté par Brian Moore pour Alfred Hitchcock, d’après l’affaire d’espionnage dite des « Cinq magnifiques » survenue durant la Guerre froide. 

En 1965, Alfred Hitchcock est tout à la fois le cinéaste le plus célèbre et le plus riche du monde mais dont le dernier film, Pas de printemps pour Marnie a subi un cuisant échec commercial. Pour le casting de son nouveau film, il a donc dû passer sous les fourches caudines de son producteur, le studio Universal. On lui impose ainsi Paul Newman que Le Gaucher et L’Arnaqueur, entre autres, ont rendu célèbre mais dont les méthodes de travail, issues de l’Actor’s Studio, ne conviennent pas au cinéaste. 

Quant à Julie Andrews, ses rôles dans Mary Poppins puis La Mélodie du bonheur ont fait d’elle la star du film musical. Et c’est précisément cette dimension qui rebute Hitchcock. Ce dernier n’a cependant pas d’autre choix que d’accepter cette distribution qui s’avère finalement en adéquation avec le propos du film. Hitchcock parvint en effet à créer une ambiance érotique entre ses deux personnages principaux.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver CONVERSATION SECRÈTE (Coppola signait avec ce film une impressionnante réflexion sur la montée des images dans nos vies quotidiennes privées) ou encore LE SILENCIEUX (Le film de Claude Pinoteau avec Lino Ventura dans le rôle-titre se déroule lui aussi sur fond d'espionnage et de Guerre froide sans merci.).

« D’ordinaire dans les films, un meurtre va très vite », expliquait un jour Alfred Hitchcock à François Truffaut au cours de leurs célèbres entretiens. « Dans Le Rideau déchiré, j’ai pensé qu’il était temps de montrer  combien il est difficile, pénible et long de tuer un homme. » Ainsi s’explique la scène du meurtre du garde du corps  est-allemand Gromek (Wolfgang Kieling) par Armstrong. Pour une fois, la belle définition de Truffaut se trouve démentie : Hitchcock film les scènes d’amour comme des scènes de meurtre et les scènes de meurtre comme des scènes d’amour ! » 

Hitchcock et le film d’espionnage, c’est une histoire aussi riche qu’éclectique. Certains de ses premiers films (britanniques donc) s’inscrivent déjà dans cette veine qui permet également au cinéaste d’exprimer sa fibre patriotique : Les 39 marches évoque ainsi le démantèlement d’un réseau d’espions allemands tandis que Correspondant 17 parle des efforts déployés pour faire entrer les Etats-Unis dans la guerre contre Hitler. 

D’autres films, et non des moindres, suivront, véritables fleurons de la période américaine, à l’instar de La Mort aux trousses où la CIA joue un rôle décisif ou bien encore  Les Enchaînés. Autant de films différents, portés par des stars, et qui tous ont en commun une même volonté de la part du cinéaste : montrer combien en temps de Guerre froide, il peut s’avérer impossible ou difficile de faire la différence entre les « gentils et les méchants »…

S'emparant de la Guerre Froide, Alfred Hitchcock se lance dans le Le Rideau Déchiré, où l'on va suivre un destin individuel face à un contexte bien plus grand, celui de l'espionnage au cœur de ce conflit idéologique. Si la trame reste assez classique, elle n'en est pas ...

Voici un film d'Hitchcock très sous-estimé, voire même mésestimé, je trouve ça totalement injuste vu que le monde de l'espionnage avait déjà inspiré le Maître dans le passé, souvenons-nous de les 39 marches, Correspondant 17, Cinquième colonne, les Enchaînés et bien ...

Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi ce film n'avait pas la côte auprès des critiques de cinéma. Ou plus exactement, je ne comprends qu'une chose, c'est qu'au moment de sa sortie en 1966, une partie non négligeable des gens, dont certains critiques de cinéma, pensait que ...