LE ROMAN DE RENART

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Alors qu'il cherche comment nuire à Renart le goupil, Ysengrin le loup découvre par hasard une carte indiquant le chemin d'une caverne contenant un fabuleux trésor. Mais la carte tombe malencontreusement entre les mains de Renart. Ce dernier décide alors de se rendre à la caverne, et avec l'aide de Rufus le rat maladroit, tous les deux vont vivre une grande aventure.
Telle est l’histoire du film d’animation Le Roman de Renart réalisé par Thierry Schiel précédemment auteur de Tristan et Iseut également dans le même genre, et qui s’inspire en fait de différents récits de la littérature médiévale. Une version antérieure avait déjà été tournée pour le cinéma en 1937 par les maîtres polonais de l’animation Ladislas et Irène Starevitch sous le titre Le Roman de Renard avec un D cette fois, du moins sur l’affiche, et non pas un T comme c’est le cas pour le film que nous vous présentons ici.
Les principaux protagonistes de la version tournée par Thierry Schiel sont Frédéric Diefenthal, révélé par le film Taxi de Gérard Pirès, et qui se livrait ici à sa première expérience dans le doublage en prêtant sa voix au personnage de Renart. Puis Lorànt Deutsch, le Jean de La Fontaine du film Jean de La Fontaine, le défi de Daniel Vigne, présentement le rat Rufus. Alors que dans le personnage de Chantecler le Coq, vous reconnaîtrez la voix de Patrick Préjean, Bayonne dans la version française des différents volets de Toy Story. Quant au terme Roman inclus dans le titre il fait moins référence ici à un genre littéraire qu’à la langue romane dans laquelle le texte était initialement écrit et ce par opposition à la langue latine. Tout un programme.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE ROMAN DE RENARD (Tourné en 1937, ce film d'animation avec des marionnettes s'inspire également du conte médiéval relatant les aventures de Renart le goupil.) ou encore PRINCES ET PRINCESSES (Ce film d'animation de Michel Ocelot fait à son tour la part belle à l'imaginaire médiéval.).

Hors-la-loi invétéré comme vous avez pu le constater par vous-mêmes, fourbe et plein de malice, Renart s'attire pourtant la sympathie de quiconque croise sa route cinématographique car ses nombreux méfaits n'ont qu'un seul but, la survie et le bonheur des siens. Affublé de Rufus le rat, son complice d'infortune maladroit et attachant, Renart évolue d'aventure en aventure, bravant le pire pour aller au bout de son désir d'absolu.
Oeuvre majeure et grand succès de la littérature médiévale, Le Roman de Renart est un ensemble de récits en octosyllabes et en vers, écrits par différents auteurs entre 1170 et 1250. Pierre de Saint-Cloud et Richard de Lison en sont deux parmi les rares écrivains identifiés. Ces récits au nombre de vingt six, assemblés en recueils à partir du treizième siècle, sont issus en fait d'une tradition de contes animaliers. Les héros de ces histoires sont un goupil appelé Renart, et il est intéressant de savoir que ce nom propre sera dès lors rapidement employé comme nom commun pour désigner l'animal,  et puis un Loup baptisé Ysengrin. Vous aurez probablement remarqué dans le film, comment à la fonction humoristique du propos s'ajoute une dimension de satire sociale, les aventures de ces créatures permettant de railler indirectement la bourgeoisie ou le clergé.
Le réalisateur Thierry Schiel dont Le Roman de Renart faisait suite à son premier long métrage d’animation Tristan et Iseut, avait au préalable participé à des productions telles que Fievel au Far West alors qu’il était encore élève à l’Ecole des Gobelins. Plus tard il créera sa propre société, Oniria Productions, et se spécialisera dans les images de synthèse 2D et 3D. Il n’est pas anodin de noter par ailleurs que la version de 1937 du film, tournée par Ladislas Starevitch avec la complicité de sa fille Irène fut le premier film d’animation par marionnettes de l’histoire du cinéma. Cette œuvre nécessita environ quatre années de travail, soit une de plus que le film de Thierry Schiel auquel vous venez d’assister. Sachez enfin que le personnage de Renart dans le contexte de la littérature médiévale dont il est issu, représente le petit peuple toujours prêt à mille et une malices pour s’en sortir. D’où la sympathie qu’il inspire.