LE TABLEAU

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Un château, des jardins fleuris, une forêt menaçante, voilà ce qu’un Peintre, pour des raisons mystérieuses, a laissé inachevé. Dans ce tableau vivent trois sortes de personnages : les Toupins qui sont entièrement peints, les Pafinis auxquels il manque quelques couleurs et les Reufs qui ne sont que des esquisses. S'estimant au-dessus de la mêlée, les Toupins prennent le pouvoir, chassent les Pafinis du château et asservissent les Reufs. Persuadés que seul le Peintre peut ramener l’harmonie en  achevant son travail, Ramo, Lola et Plume décident de partir à sa recherche en s’évadant du tableau.
Tel est le thème du remarquable film d’animation Le Tableau réalisé par Jean-François Laguionie, déjà responsable entre autres, du film Le château des singes. Conseillé à partir de six ans, Le Tableau est une œuvre dans laquelle les plus grands, voire même les adultes, trouveront un niveau de lecture qui ne devrait pas les laisser indifférents.
A propos du graphisme, l’une des composantes essentielles du film, Laguionie confie que l’on peut imaginer ce Peintre dans les années 30 influencé par un Matisse, un Derain, ou un Bonnard pour sa palette, et puis pourquoi pas par Gaudi pour les décors. Une époque pas trop abstraite encore.
Nous avons besoin, ajoute le réalisateur, de nous identifier aux personnages, à leurs angoisses, leurs émotions. Leur différence vient du fait qu’ils sont dessinés, à moitié peints ou complètement terminés, mais ce sont les étapes successives d’un même travail de peintre. Les Toupins parviennent à faire croire aux autres que ce qu’il leur manque est essentiel. Ils les rendent inférieurs par une simple vue de l’esprit et malheureusement, ça marche.Vous l’aurez compris, l’illusion dans laquelle vivent tous les personnages du film Le Tableau ressemble fortement à notre existence.
Notez qu’il fallut à Jean-François Laguionie pas moins de huit ans pour mener à bien son projet. Bon film.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver KIRIKOU ET LA SORCIERE (Tout comme dans "Le Tableau", certains personnages sont victimes de tyrannie et attendent leur sauveur.) ou encore LA ROSE POURPRE DU CAIRE (Dans ce film de Woody Allen, l'un des personnages s'évade également du cadre qui lui est attribué par son créateur, à savoir l'écran de cinéma, et fait une incursion dans le monde réel.).

Vous l’aurez constaté, le scénario du film confronte des personnages peints, sortis de leur tableau, à un univers réel, l'atelier du Peintre. Nous avons cherché, dixit le réalisateur Jean-François Laguionie, à justifier cette rencontre de façon naturelle et non pas esthétique. Les aventures d'un peintre avec sa création, affirme-t-il, est un sujet à la fois trop merveilleux et trop profond, pour que l'on s'amuse à mélanger des images juste pour le plaisir.
La qualité des voix, toujours selon Laguionie, surtout pas caricaturales, avec un jeu naturel des comédiens prenant les personnages très au sérieux, et puis celle de la musique de Pascal Le Pennec sont autant d’éléments qui contribuent à rendre crédible une histoire au demeurant particulièrement incroyable. 
L’aspect animation du film a été confié à la société franco belge Blue Spirit Animation qui dès sa création en 2004,  avait dans sa malle le projet de Jean-François Laguionie, Le Tableau.
En parallèle, Blue Spirit Animation s’est aguerrie en produisant des séries d’animation pour la télévision, avec la volonté de garder la maîtrise artistique et technique des projets, de tisser des liens étroits avec les auteurs et les créateurs. Tous les projets de la société sont fabriqués dans ses studios à Angoulême et Bruxelles. C’est par ailleurs, ce gage de sérieux qui a permis la réalisation du long métrage Le Tableau avec le résultat que vous venez de voir.
Sachez  cependant, que la dernière partie du film, à l'extérieur de l'atelier, a été pour sa part, réalisée en prises de vue réelles.
Auteur de la musique du film, Pascal Le Pennec, lauréat de la fondation Yehudi Menuhin, a mené pendant de nombreuses années une activité de concertiste et d’accompagnateur, travaillant notamment avec Régine, Romain Didier, Hélène Delavault ou encore Pierre Santini. Compositeur, arrangeur et accordéoniste de Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff entre 2003 et 2008, il a également composé pour le cinéma, notamment la musique du film Cache-cache d’Yves Caumon.
Pour ce qui est des comédiens qui ont prêté leurs voix aux différents personnages, ils ont pour noms Jessica Monceau, Thomas Sagols, Adrien Larmande, Thierry Jahn, Julien Bouanich, Céline Ronte et Chloé Berthier entre autres, sachant que Jean-François Laguionie, en plus de réaliser, s’est attribué le double rôle de l’autoportrait et du Peintre. C’est ce qui s’appelle cumuler les fonctions.

Revenant au style d'animation qui a fait son succès, Jean-François Laguionie livre une œuvre simple et touchante, à l'esthétique travaillée, entre animation et prises de vues réelles. Dans le tableau du Peintre, trois peuples s'opposent. D'un côté, les Toupins, des personnages ...

Lola, la narratrice de ce conte, surgit d'un cadre doré. Doucement, elle saute d'un paysage et introduit les personnage de son tableau. La jeune pafinie explique au spectateur qu'elle vient d'un fête chez les toupins et que le scandale a éclaté parce que l'un d'eux est amoureux ...

Le réalisateur de "Gwen" signe ici un véritable poème visuel. A partir d'une intrigue classique (la fuite de fugitifs sur fond de luttes des classes), Jean-François Laguionie mélange les techniques (dessin traditionnel, images de synthèses photoréalistes et prises de vue ...