LEBANON

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Dans le même genre vous pouvez trouver ALLONS Z'ENFANTS (Le film de Boisset décrit les émois d'une jeune recrue dépassée par une guerre qui le dégoûte.) ou encore LA BÊTE DE GUERRE (C'est l'histoire d'un groupe de soldats (russes) en milieu hostile (l'Afghanistan) dans leur tank.).

Si l’on souffre de claustrophobie, Lebanon est une épreuve. Mais une épreuve nécessaire, le but du cinéaste étant de nous faire ressentir ce que vivent les soldats à l’intérieur de l’habitacle, la peur, l’incompréhension, la promiscuité. Ne manque que les odeurs, celles du sang, du mazout, de la transpiration. Nul doute que Maoz, s’il avait pu, aurait imité John Waters qui avait projeté son très provocateur Polyester en Odorama. Lebanon ne manque pourtant pas de réalisme, qui nous plonge dans l’enfer de la guerre en usant d’effets visuels et sonores du meilleur effet. Maoz invitant le spectateur à une compréhension émotionnelle. Le terme est déposé.

Les acteurs ne sont pas non plus sortis indemnes du film. Pour les mettre en condition, le réalisateur les a enfermés pendant plusieurs heures dans un container, dans l’obscurité, sous le cagnard, tout en frappant le container avec une barre de fer. Enfoncée, la méthode Stanilavski telle que pratiquée à l’Actor’s studio ! Maoz précise qu’il n’a pas demandé aux acteurs-cobayes de tuer qui que ce soit. C’est sans doute ce qu’on appelle l’humour juif.

Le film parle de toutes les guerres, il est universel, et flirte avec la métaphysique. Mais il témoigne quand même du conflit auquel le cinéaste a participé, la guerre du Liban de 1982. Une guerre d’abord civile, qui a embrasé le pays entre 1975 et 1990, faisant quelque 200 000 victimes. Mais qui a fait tache d’huile quand Israël a commencé à bombarder les camps palestiniens du sud Liban en représailles à la tentative d’assassinat de l’un de ses ambassadeurs. Le 6 juin 1982, les troupes de Tsahal déclenchent l’opération Paix en Galilée et pénètrent en territoire libanais.  Le siège de Beyrouth provoque le retrait temporaire des Syriens, l’exil de Yasser Arafat et des cadres de l’OLP en Tunisie et par ricochet le massacre des camps palestiniens de Sabra et Chatilah, et l’assassinat du président Bachir Gemayel. Mais la guerre n’a jamais été une partie de plaisir, ça se saurait.

Le film se déroule entièrement dans un char, ne laissant (entre)voir les faits extérieurs que par l'intermédiaire très limitant du viseur. Cette idée est intéressante à plusieurs titres : d'abord pour son originalité, mais aussi pour l'anéantisement qu'elle permet de ...

Lebanon, en plus d'être un huit clos étouffant, est un excellent film de guerre. Très réaliste et respectueux de la vérité, ce film nous montre un aspect méconnu de la guerre, la vie dans les chars. Car ce n'est pas, contrairement à ce qu'on peut penser, le poste le plus ...

Le film de guerre ayant pour principe de base le huis-clos est un genre en soi. Ce "Lebanon" en est une illustration parfaite, réussissant à maintenir une tension permanente durant 90 minutes. Éprouvant, prenant en quelque sorte le spectateur au piège, mais pour la bonne ...