LES ANGES MARQUÉS

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A la fin de la deuxième Guerre Mondiale, un soldat américain, Ralph, recueille Karel Malik, un enfant tchèque rescapé d’Auschwitz et qui s’est enfui du foyer où il avait été placé. Traumatisé, le gamin mettra du temps avant de se laisser apprivoiser, et alors que Ralph envisage de l’emmener avec lui aux USA, la mère de Karel séparée de lui à Auschwitz n’aura de cesse de tenter de le retrouver.

Tourné en 1948 en noir et blanc, par Fred Zinnemann, auteur par la suite et entre autres œuvres marquantes, du Train sifflera trois fois, Les Anges marqués remporta l’Oscar du meilleur scénario adapté ainsi que de nombreux prix dont le Golden Globe de la meilleure interprétation pour le jeune Ivan Jandl dans le rôle de Karel Malik. Le personnage du soldat Ralph y est pour sa part tenu par Montgomery Clift, ici dans l’une de ses toutes premières apparitions au cinéma avant de devenir la star que l’on sait et de s’illustrer dans des films tels Une place au soleil de George Stevens, Tant qu’il y aura des hommes du même Zinnemann, ou encore The Misfits, Les désaxés en français, de John Huston.

Outre Montgomery Clift, Les Anges marqués compte dans sa distribution Wendell Corey, vu dans Fenêtre sur cour d’Alfred Hitchcock, Aline MacMahon qui partageait la vedette avec James Stewart dans L’Homme de la plaine d’Anthony Mann, et la Soprano tchèque Jarmila Novotna ici dans le rôle de la mère du jeune Karel Malik, et qui fit carrière au Metropolitan Opera de New York. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE GRAND HOMME (Dans ce film réalisé par Sarah Léonor, le fils d'un légionnaire qui a combattu en Afghanistan, est confié à une famille de réfugiés.) ou encore TANT QU'IL Y AURA DES HOMMES (Ce film est aussi réalisé par Fred Zinnemann avec Montgomery Clift en vedette.).

Les Anges marqués auquel vous venez donc d'assister, fit l’objet en 2014 d’un remake transposé en Tchétchénie en 1999, tourné par le français Michel Hazanavicius, auteur par ailleurs du très remarqué et célébré The Artist, et ce sous l’appellation de The Search qui n’est autre que le titre américain du film de Zinnemann. Les deux rôles féminins principaux y sont tenus par Bérénice Bejo et Annette Bening, et le film fut présenté en compétition officielle au Festival de cannes 2014. 

Pour revenir aux Anges marqués, d’aucuns le considèrent comme étant l’une des œuvres cinématographiques les plus marquantes justement, sur le thème de la filiation, au même titre que Tel père, tel fils du japonais Hirokazu Kore-Eda sorti lui en 2013, soit 65 ans après Les Anges… En effet, le personnage du soldat américain incarné par Montgomery Clift, qui recueille l’enfant, le surnomme Jim, s’attache à lui au point de vouloir l’adopter et le ramener avec lui aux Etats-Unis, se veut être un cas typique, psychologiquement parlant, de l’individu prêt à devenir le père et ce dans tous les sens bienveillants du termes, d’un enfant qui n’est pas le sien, et qui se battra en ce sens. Vaste sujet social avant d’être cinématographique et par ailleurs très représentatif de l’état d’esprit de Fred Zinemann qui transparaît dans la majeure partie de son œuvre, à savoir la réflexion profonde sur la dignité humaine.

N’oublions pas pour autant que Zinnemann tourna Les Anges marqués en 1948, soit au sortir de la guerre, et que hormis le thème de la filiation, son film et vous l’aurez remarqué, s’attache à dépeindre l’absurdité de conflits issus de la seule folie des hommes avec pour toute explication, la réponse sortie de la bouche d’un enfant de neuf ans, "Je ne sais pas"…