LES CHOSES HUMAINES

en VOD

Fils d’un journaliste de télévision célèbre et d’une essayiste – aujourd’hui séparés – et de passage à Paris alors qu’il étudie aux États-Unis, Alexandre voit la police débarquer un matin et le met en garde à vue pour viol, acte dont le jeune homme se défend ardemment. 

Celle qui l’accuse, c’est Mila, la fille du nouveau compagnon de sa mère. L’affaire est une déflagration dans les vies cossues et les quotidiens insouciants de ces familles. Chacun défend sa progéniture. Quoi de plus normal mais où est la vérité ? Que s’est-il passé entre Alexandre et Mila ? 

Enquête, drame familial et film de procès, Les Choses humaines, réalisé par l’excellent metteur en scène Yvan Attal, est un projet typique de l’ère #MeToo. Il parle à toutes les générations et relève d’une parfaite maîtrise du point de vue. Ce qu’il analyse de la société, qu’il s’agisse du consentement ou des privilèges, est épatant.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SCANDALE (SCANDALE de Jay Roach est, à l'instar des CHOSES HUMAINES, un film qui tente de décoder l'ère #MeToo, post-affaire Weinstein.) ou encore LES AMANTS REGULIERS (Dans LES AMANTS REGULIERS, le réalisateur Philippe Garrel dirige son fils, Louis Garrel.).

C’est à Ben Attal, son propre fils, qu’Yvan Attal confie le rôle d’Alexandre. Geste méta d’autant plus fort que la mère de Ben n’est autre que l’épouse d’Yvan : Charlotte Gainsbourg, qui incarne la mère d’Alexandre dans le film. Le père a toujours fait jouer le fils et ce, depuis son premier long métrage de réalisateur, Ma Femme est une actrice. Puis, c’est dans Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants en 2004, Ils sont partout en 2016, Le Brio en 2017, toujours réalisés par son père, qu’on voit Ben Attal à l’écran mais dans de tout petits rôles. En 2019, dans Mon Chien stupide, adapté du roman de John Fante, que le jeune homme obtient un rôle plus conséquent, celui de Raphaël, le fils de Henri et Cécile, incarnés par ses propres parents. Les Choses humaines marquent son premier « premier rôle », la même année qu’il est une des têtes d’affiche d’Une jeune fille qui va bien, le premier long métrage de réalisatrice de Sandrine Kiberlain. 

Les Choses humaines est l’adaptation du roman de Karine Tuil, publié en 2019 aux éditions Gallimard et vendu à des dizaines de milliers d’exemplaires. L’autrice s’est inspirée, pour l’écrire, d’une affaire similaire qui s’était déroulée sur le campus de l’université de Stanford, au sud de San Francisco. En délocalisant l’intrigue en France, elle garde ce lien avec les États-Unis en faisant d’Alexandre un brillant étudiant qui effectue son parcours universitaire là-bas, à Stanford. Ce que Yvan Attal conserve dans son adaptation au cinéma. Il conserve d’ailleurs la totalité des prénoms du roman dans son film. Avec « Les Choses humaines », Karine Tuil obtient le prix Goncourt des lycéens. 

Les Choses humaines a été sélectionné au Festival de Venise en 2021, où il a été projeté hors compétition. Il a également fait la clôture du Festival du film américain de Deauville qui, en temps de pandémie, a soutenu le cinéma français en lui offrant une très belle place. Par ailleurs, Yvan Attal et Yaël Langmann, sa coscénariste, ont été nommés au César du Meilleur scénario adapté en 2022, face à Céline Sciamma, Jacques Audiard et Léa Mysius pour Les Olympiades, à Andrey Diwan et Marcia Romano pour L’Événement, à Mathieu Amalric pour Serre-moi fort et à Xavier Giannoli et Jacques Fieschi pour Illusions perdues – lauréats de la catégorie.

Les choses humaines place les protagonistes tout comme le spectateur face à leurs paradoxes. Captivant, le but est de faire entendre toutes les versions. Et avec elles, l’insatiabilité de ne pas savoir l’impénétrable. À la fin, on reste seul juge entre émoi de la victime ...

Les Farel forment un couple étincelant : Jean est un célèbre jour­na­liste poli­tique fran­çais, et son épouse, Claire, est une essayiste connue pour ses enga­ge­ments fémi­nistes. Ensemble, ils ont un fils modèle, Alexandre, étu­diant dans une pres­ti­gieuse ...

Il y avait beaucoup à redouter avec Les Choses Humaines : les gros sabots du cinéma français à message, la leçon à coup de c'est pas bien, ou encore le réquisitoire opportuniste, voire hypocrite. Les vingt premières minutes du film, à ce titre, peuvent faire peur par ...