LES INTRANQUILLES

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Damien est peintre et bipolaire. Les Intranquilles suit sa magnifique histoire d’amour avec Leila, sa femme. Une histoire mise à mal et heurtée par la fragilité de Damien. Peut-on aimer inconditionnellement ? Quelles sont « les limites de l’engagement amoureux » ? Voilà les questions belles et douloureuses que pose le réalisateur belge Joachim Lafosse. 

Damien Bonnard et Leila Bekhti ont donné leur prénom à leur personnage car Les Intranquilles est écrit par ses auteurs, mais aussi, en un sens, par ses acteurs. Ça se voit, par leur implication totale. C’est un film d’une liberté absolue, un film de personnages et pas un film à thème. 

Présenté en compétition à Cannes en juillet 2021, Les Intranquilles est le dixième long-métrage de Joachim Lafosse et pas des moindres. Hanté de peintures, plongé dans la nature, aussi vivant que ses personnages, c’est un film qui ne ressemble qu’à lui-même. Une vraie découverte.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UN HOMME D'EXCEPTION (Là aussi, le personnage principal est un homme de talent, souffrant de troubles bipolaires.) ou encore LES OLYMPIADES (Le film de Jacques Audiard, comme celui de Joachim Lafosse, a été sélectionné en compétition au Festival de Cannes 2021.).

Dans les premières versions du scénario, le personnage principal du film était photographe. En effet, l’histoire des Intranquilles est en grande partie inspirée du père de Joachim Lafosse qui était maniacodépressif et photographe amateur. « C’est ainsi qu’il s’est mis à photographier des tableaux. Les artistes venaient déposer leurs œuvres, mon père les installait, les éclairait, les photographiait. J’ai vécu au milieu de tout ça, dans un rapport direct avec la peinture, la lumière, le cadre, la photo. » explique Lafosse. Mais lorsque Damien Bonnard s’est impliqué dans le projet, sa propre expérience dans la peinture, son propre cursus aux Beaux-Arts ont incité Lafosse à faire de son « héros » un peintre et non un photographe. 

De la passion communicative de son père pour le cadre et la lumière, Joachim Lafosse voue une grande admiration pour Piet Raemdonck, un artiste belge avec qui il s’est lié d’amitié et qu’il a souvent consulté pendant l’écriture des Intranquilles. « J’ai souhaité que son atelier se transporte en quelque sorte sur le film : […] l’atelier de Piet Raemdonck, transporté sur le décor, est devenu celui de Damien Bonnard. Damien a passé trois semaines avec Piet, ils ont préparé ensemble les toiles pour le film, Damien en commençait certaines, que Piet terminait. Plusieurs ont été peintes entièrement à deux, comme celle que, dans le film, Damien peint en pleine crise. Quand j’ai vu les toiles dans le décor, et tout le matériel de Piet, le film a commencé à vivre. » À l’automne 2021, une exposition, intitulée Atelier intranquille, des tableaux peints conjointement par Piet Raemdonck et Damien Bonnard s’est tenue à la Galerie Cinéma dans le troisième arrondissement de Paris. 

Les Intranquilles signe la cinquième collaboration entre Joachim Lafosse et Jean-François Hensgens, son chef opérateur – ils ont précédemment travailler ensemble sur À perdre la raison en 2012, Les Chevaliers blancs en 2015, L’Économie du couple en 2016 et Continuer en 2018. À noter que ce directeur de la photo a également co-réalisé un film avec François Troukens, Tueurs, un thriller belge avec Olivier Gourmet et Bouli Lanners au casting – c’était en 2017.

Les Intranquilles est un film très dur à regarder et qui ne peut que toucher profondément les personnes qui ont vécu avec, ou qui vivent avec, des personnes psychiquement malades. Le film dégage une authenticité qui trouve sa source dans l’expérience personnelle du réalisateur ...

La maladie dont souffre le personnage principal de Les Intranquilles n'est nommée qu'à une seule reprise dans le film de Joachim Lafosse et n'explique qu'en partie l'intense activité dont il fait preuve aux moments les plus aigus de ses crises. C'est l'une des qualités du film ...

La maladie mentale est un cadeau empoisonné pour la fiction : éminemment romanesque, elle fait exploser le cadre de la normalité et autorise des compositions de haut-vol ; mais, du fait de la fascination qui l’entoure, elle génère souvent une performance et un spectacle ...