LES NOCES REBELLES

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11 ans après Titanic, Kate Winslet et Leonardo Di Caprio sont à nouveau réunis dans Les noces rebelles qui, par certains côtés, ressemble à l’exact inverse du film de James Cameron. Cette fois, c’est un mariage qui coule à pic dans l’adaptation par Sam Mendes du livre de Richard Yates qui examine le malaise de la famille américaine moyenne dans les années 50. 

Pourtant, tout semble sourire à Frank et April Wheeler, qui pensent que l’amour et la jeunesse suffiront pour vivre idéalement dans leur maison de banlieue. Mais bientôt, ils entrevoient les limites de l’existence terne et monotone qu’ils s’apprêtent à subir jusqu’à leur retraite. Et un jour, April imagine qu’en partant à Paris, ils pourront prendre un nouveau départ plus stimulant. Mais c’est le début d’un inexorable processus de décomposition généré par leurs propres illusions.

Winslet et Di Caprio jouent à la perfection un couple de gens ordinaires qui se croient extraordinaires, mais qui au fond d’eux-mêmes sont rongés par le doute. Et c’est Michael Shannon, au cours d’une scène mémorable, qui leur révèle la vraie nature de leur existence, vide et surtout sans espoir.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TOUT CE QUE LE CIEL PERMET (Evocation de la pression du conformisme dans l'Amérique des années 50.) ou encore AMERICAN BEAUTY (La vie de banlieue dans les classes moyennes.).

Personne plus que Richard Yates n’a démonté avec autant de lucidité les rouages du conformisme de la classe moyenne, en se concentrant sur ce que la plupart des Américains cherchent inconsciemment à ignorer, c’est-à-dire la médiocrité d’une existence qu’ils ont choisi d’adopter pour faire comme tout le monde. A cette époque, qu’on a appelée « l’âge de l’anxiété », le divorce était difficile à obtenir, l’avortement illégal, et les médicaments n’étaient pas encore disponibles pour calmer le malaise qui tourmentait les banlieusards. Et dans le Connecticut, la contraception n’a été légalisée qu’en 1965. 

Volontairement ou non, une certaine lecture du film montre que les personnages joués par Leonardo Di Caprio, Kate Winslet et Kathy Bates dans Titanic sont quasiment à l’opposé de leurs rôles dans Les noces rebelles. Dans Titanic, Winslet et Di Caprio viennent de classes différentes, mais ils partagent un même point de vue sur l’existence, et leur amour est plus fort que les conventions sociales. Dans le film de Sam Mendes, ils viennent tous les deux de la classe moyenne, mais les rôles que leur impose le conformisme social finissent par les dresser l’un contre l’autre. Dans Titanic, le personnage de Kathy Bates est aisé mais elle a des opinions généreuses, elle approuve l’union du couple et exprime son mépris des conventions sociales.  Dans Les noces rebelles, elle joue une femme de la classe moyenne ultraconformiste qui soutient avec hypocrisie des règles étouffantes au point d’aliéner son fils. A la fin de Titanic, le personnage de Di Caprio meurt, alors que dans Les noces rebelles, c’est au tour de Kate Winslet.

Bien que le film ne le mentionne pas, la pièce que joue April Wheeler est La forêt pétrifiée, dans laquelle le personnage féminin rêve de quitter son existence qu’elle trouve ennuyeuse, pour aller s’installer à Paris. Sam Mendes, qui était marié à Kate Winslet, ne tenait pas à être présent pendant le tournage des scènes de sexe. Il suivait l’action sur un écran de contrôle dans une pièce à côté.

Un autre de ces films qui abordent les déboires de couple sous un angle résolument adulte, et nous épargnent les intrigues manichéennes, immature et aseptisées, où tout est prévisible dès la première engueulade. Alors ça tranche, ça fait très mal, les dialogues voient ...

// SPOILS // Je ne sais pas par où commencer. Les noces rebelles, je l'ai vu 3 fois et lu une fois. En fait, je préférerais qu'on appelle ce film Revolutionary Road ou comme le bouquin : la fenêtre panoramique. Revolutionary Road pour l'ironie de la situation et La Fenêtre ...

Il ne faut pas se laisser abuser par le classicisme séduisant qui frappe dès l’ouverture des Noces Rebelles : reconstitution impeccable, casting glamour, photographie dorée, rien n’est laissé au hasard dans la mise en place d’un cadre au plus haut point cinématographique. ...