LES PROIES

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L’année 2008 aura marqué le revival du cinéma fantastique espagnol avec deux énormes succès au box-office local : REC et L’Orphelinat. Le cinéma de genre a donc pu renaître de ses cendres au pays de Julio Iglesias et a donné lieu à une foulée de pelloches assez agressives. Parmi celles-ci, Les proies signé d’un certain Gonzalo Lopez-Gallego, cinéaste de 35 ans. Mais contrairement à ses confrères qui font dans l’épouvante pure et dure, Lopez-Gallego, lui,  donne plutôt dans l’aventure destroy avec les Proies. L’histoire d’un homme et d’une mystérieuse jeune femme qui sont agressés en pleine forêt par des snipers invisibles.  Le réalisateur filme donc une longue traque à travers les bois dont l’atmosphère oppressante et sensorielle n’est pas loin de faire penser à Délivrance, le chef d’oeuvre de John Boorman.
Surtout quand les éléments naturels (arbres massifs, montagnes rocheuses, torrent sauvage) semblent à la fois aider et freiner les deux personnage dans leur fuite éperdue. Une chasse à l’homme tendue et efficace à l’image des désirs du metteur en scène. A savoir : « Je voulais créer un véritable suspense en restant tout le temps sur le même personnage et ce sans jamais montrer ce qu’il se passe autour de lui ». Dont acte.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE CONTRAT ou encore DÉLIVRANCE .

Tourné en sept semaines dans un rayon de 80 kilomètres dans la région de Soria a deux heures de voiture de Madrid, Les Proies se termine donc sur ce twist « d’enfants tueurs » que vous venez de voir. Pourtant, le premier jet du script montrait tout autre chose puisque les assassins étaient, à la base, des chasseurs d’origine suisses bourrés de pognon qui s’offraient le luxe d’exterminer des êtres humains rien que pour le fun. Comme une version ibérique des Chasses du comte Zaroff. Pour ce qui concerne les deux personnages principaux, même si on ne sait pas grand-chose d’eux au final, le réalisateur s’est amusé à leur inventer des vies à l’écriture du scénario de manière à ce que le spectateur ressente le poids de leurs passés à l’écran.
A sa sortie en Espagne et lors de ses multiples projections dans différents festivals, Les Proies a dû faire face également à de nombreuses critiques de journalistes et de spectateurs qui trouvaient que le dernier tiers du film, hyper moralisateur, condamnaient la violence des jeux vidéos de manière réactionnaire. Le réalisateur s’en est vaguement défendu dans un premier temps avant de laisser enfler la polémique pour servir la publicité  du film.
En grand adepte de la console qu’il est, Gonzales Bellego a donc focalisé sa mise en scène (notamment les nombreux tirs en vue subjective) en s’inspirant, dit-il, des jeux vidéos guerriers les plus violents. Reste donc plus qu’à en faire une version pour la Playstation 3 !