LES SOEURS FÂCHÉES

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Martine, élégante Parisienne, mène une vie oisive dans son grand appartement, entretenue par un mari aisé. L’existence de cette bourgeoise un peu froide va se trouver chamboulée par la venue de Louise, sa soeur esthéticienne qui débarque du Mans pour rencontrer l’éditeur du livre qu’elle vient d’écrire.

Autant Martine est réservée, autant Louise est spontanée. La cohabitation entre les deux tempéraments va certes produire des situations comiques mais cette histoire amorcée sur un registre très léger va évoluer vers une tonalité plus profonde et aborder des sujets graves.

Isabelle Huppert campe Martine face à Catherine Frot dans la peau de la très extravertie Louise. Et on ne pouvait rêver meilleur casting puisque Alexandra Leclère avait écrit son film en pensant à elles deux dès le départ. Les Soeurs fâchées est d’ailleurs son premier long métrage et, bien déterminée à le réaliser comme elle l’entendait, elle n’a pas hésité à remettre son scénario directement à Isabelle Huppert qu’elle croisait le matin devant l’école de leurs enfants. Une méthode plutôt inhabituelle mais qui a porté ses fruits en l’occurrence.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES TROIS FRERES (Des frères de tempéraments très différents apprennent à se connaître) ou encore QU'EST-IL ARRIVÉ A BABY JANE ? (La violente rivalité entre deux soeurs vieillies.).

Au moment de la sortie du film, la réalisatrice Alexandra Leclère confiait que Les Soeurs fâchées est un peu son histoire. « J’ai une soeur de deux ans mon aînée qui a décidé de ne plus me voir à un moment de sa vie. Cela va faire maintenant cinq ans », avait-elle déclaré. En ajoutant : « J’aime tourner en dérision les choses qui me font mal. » Cette part autobiographique a rendu l’écriture du scénario plutôt rapide. « Je n’ai pas eu de mal à trouver la matière, puisque je l’avais en moi », explique la cinéaste. En fait, elle avait déjà préparé ce premier long métrage en tournant auparavant un court de cinq minutes intitulé Bouche à bouche où une certaine Louise venait raconter son bonheur à sa soeur Martine qui, elle, s’assombrissait au fur et à mesure du récit.

Au-delà de l’histoire de ces deux soeurs que tout oppose, le film d’Alexandra Leclère développe un propos qui renvoie à d’autres oppositions. Isabelle Huppert fait remarquer que le scénario aborde aussi la question des choix de vie. « Il parle de la province et de Paris, avec tout ce que cela implique dans l’imaginaire des gens qui vivent dans un pays assez centralisé, commente la comédienne. Paris évoque un certain sens de la réussite, le bon goût, l’apparence, le fossé qu’il peut y avoir entre le paraître et la vie intérieure. Martine présente tous les indices extérieurs de la réussite (…) Mais quelque chose en elle ne s’est jamais réalisé»…

Sur le plateau, les deux comédiennes qui ne se connaissaient pas ont appris elles aussi à s’apprivoiser. Comme le raconte Catherine Frot, leur « osmose s’est construite par petites touches. Nous restons pourtant très différentes, ajoute-t-elle : je suis instinctive, directe, alors qu’Isabelle est beaucoup plus cérébrale dans son jeu ». Isabelle Huppert de son côté précise qu’elles ont dû s’ajuster pour concilier leurs méthodes de travail. Si Catherine Frot aime répéter, ce n’est pas son cas, par exemple. La scène de la gifle a cependant été longuement répétée « J’ai envoyé au moins vingt-cinq claques à Catherine… qui est restée d’un calme olympien », se souvient Isabelle Huppert.

Avec à l'affiche Catherine Frot et Isabelle Huppert, je n'ai pas pu résister à la tentation de voir cette aventure. D'ailleurs, hier soir, j'ai pris plaisir à revoir ce film qui fait partie de ma collection de DVDS. Isabelle Huppert excelle dans le rôle de Martine cette parisienne ...

Un équilibre instable entre comédie et drame... Pour moi (et ça n'est que "mon avis personnel à moi que j'ai") le duo Huppert/ Frot fonctionne à merveille et s'il est vrai que le film joue sur des stéréotypes (la provinciale VS la bourgeoise) le jeu des deux comédiennes ...

Les Sœurs fâchées part d’une opposition géographique – Paris contre la Province – pour mieux orchestrer une opposition de caractères entre deux individualités qui se complètent en se rejetant : chacune des sœurs dispose d’une charge contraire, l’une est positive, ...