LES TÉMOINS DE LENDSDORF

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Il fallait oser, Amichai Greenberg l’a fait ! Partant de l’héritage des horreurs de la Shoah, le réalisateur israëlien a imaginé le film que vous allez découvrir : un vrai thriller… Son idée : la vie d’un historien juif chargé d’entretenir les lieux de mémoire liés à la déportation, enquêtant en vain depuis des années sur un village autrichien où aurait eu lieu un massacre à la fin de la Seconde guerre mondiale.

Yoel, c’est son nom, va devoir accélérer le processus car le site est l’objet d’une rénovation et le béton menace d’ensevelir les traces éventuelles de la tragédie… En quinze jours, notre homme est obligé d’accomplir ce qu’il n’est pas parvenu à faire jusqu’ici malgré tous ses efforts…

Une histoire incroyable, en partie tirée de faits réels survenus en Autriche, et qui avaient été évoqués en 1994 dans un documentaire passionnant et poignant « Un mur de silence »… Les témoignages de trois des vrais protagonistes du film sont d’ailleurs utilisés dans celui de Greenberg…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SHOAH (Garder intacte la mémoire de la Shoah : fiction ou documentaire, le cinéma apporte lui aussi sa pierre à l'édifice...) ou encore JESUS CODE (Religion et fouilles historiques peuvent-elles faire bon ménage sans remettre en cause la vérité historique ou les croyances ? Selon ces films la réponse est plutôt non...).

Amichai Greenberg, le jeune réalisateur israëlien aura mis 12 longues années à concrétiser ce premier long métrage, après avoir notamment travaillé pour la Shoah Foundation crée par Steven Spielberg pour préserver les documents d’archives liés à l’extermination des juifs par les nazis et par là-même la mémoire de ce génocide… Spielberg lui aussi a abordé cette tragédie organisée dans un de ses films les plus emblématiques : « La liste de Schindler » en 1993. Il y racontait l’histoire vraie d’Oskar Schindler, industriel allemand, membre du parti nazi, sauveur de centaines de juifs, embauchés sans aucune justification dans son aciérie pour leur éviter les camps de la mort. Liam Neeson, Ben Kingsley ou Ralph Fiennes traversent cette œuvre majeure, récompensée par 7 Oscars dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur…

Mais ce n’est pas, loin s’en faut, la seule évocation marquante de la Shoah sur grand écran. Dès les années 30, des films américains comme « Hitler, le règne de la terreur » ou « Hitler, la bête de Berlin » laissaient imaginer les horreurs fomentées par le IIIe Reich… En 1940, Charlie Chaplin dans « Le dictateur » se moquait du Führer tout en dépeignant un monstre. En 1946 dans « Le criminel », Orson Welles sera le premier cinéaste à inclure des images des camps dans une fiction. En 1959, George Stevens portera à l’écran « Le journal d’Anne Frank » relatant l’histoire tragiquement vraie d’une jeune néerlandaise ayant vécu deux ans cachée avant d’être arrêtée par les Allemands et déportée. Son journal intime est depuis enseigné dans les écoles du monde entier…

Signalons encore « Le vieil homme et l’enfant » de Claude Berri en 1967, « Monsieur Klein » de Joseph Losey en 76, « Le choix de Sophie » avec Meryl Streep en 82, « Au nom de tous les miens » de Robert Enrico l’année suivante, « Au revoir les enfants » de Louis Malle en 1987, « Music box » de Costa-Gavras en 1989, « La vie est belle » de Roberto Benigni en 1997, « Le pianiste » de Roman Polanski cinq ans après ou encore « Le fils de Saul » de Laszlo Nemes en 2015…

Que sont devenus les corps des 200 juifs exterminés au printemps 1945 à Ledensdorf, très peu de temps avant l'arrivée des troupes russes ? On sait que deux hommes ont réussi à y échapper. Sont-ils encore en vie et si oui, en quoi vont-ils pouvoir aider à faire avancer l'enquête ...

Le film est inspiré de faits réels, le massacre de Rechnitz en 1945 , en Autriche. Le héros est un personnage de fiction et l’histoire est construite comme un thriller historique. Yoel, historien israélien et juif orthodoxe, enquête sur le massacre de 200 juifs à Lendsdorf ...

C'est un film qui surprendra (ou décevra) peut-être ceux qui s'attendaient à un film dossier, enquête sur un crime du passé, tenant du polar. Le thème est là, et bien traité, mais plutôt laissé au second plan, au profit d'une réflexion sur le devoir de mémoire, et surtout ...