LIÉS PAR LE SANG

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Cinq ans après avoir tourné l’excellent L’homme du clan, drame de mœurs sur fond de racisme dans le Sud des Etats-Unis, Terence Young, réalisateur du premier James Bond, revenait au cinéma après une période de disette derrière la caméra. Et ce pour mettre en scène une adaptation d’un bouquin de Sidney Sheldon, auteur américain devenu romancier sur le tard après avoir écrit et produit diverses séries télé dans les années 60.

A la suite du décès d’un ponte de l’industrie pharmaceutique, la fille de ce dernier, une quinquagénaire nommée Elizabeth Roffe, hérite de l’entreprise paternel. Ce qui ne plait pas à quelques membres de l’entourage familial du défunt qui mettent alors des bâtons dans les roues de la jolie Elizabeth… Un pitch à priori simpliste mais qui prend un malin plaisir à s’enfoncer dans une série de rebondissements tortueux sur fond de meurtres en séries, d’attentats divers, et de faux coupables.

Si on peut être un brin perdu par certains coups de théâtre rocambolesques, on appréciera de retrouver au casting de ce thriller alambiqué une poignée de stars et d’acteurs de renoms. Comme Ben Gazarra, James Mason, Romy Schneider, Maurice Ronet et Omar Sharif, qui, dans les rôles des principaux suspects, semblent sortir d’un roman d’Agatha Christie. Sans oublier bien sûr la magnifique, Audrey Hepburn dans le rôle de l’héritière et qui, en fin de film, se retrouve au cœur d’une séquence citant littéralement le film Seule dans la nuit qu’elle avait tourné 12 ans auparavant sous la direction du même Terence Young.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver CONTRE-ENQUÊTE (Un polar du grand Sidney Lumet sur la corruption chez les flics, porté par le jeu puissant de Nick Nolte) ou encore DIX PETITS NÈGRES (La troisième adaptation du célèbre roman d'Agatha Christie réalisé en 1974 par Peter Collinson).

Né en Chine le 20 juin 1915 et décédé à Cannes le 7 septembre 1994, le pourtant britannique Terence Young aura bourlingué avant de réaliser son premier long métrage à l’âge de 31ans, La gloire est à eux, évocation d’une bataille entre parachutistes et soldats allemands dans une ville hollandaise pendant la seconde guerre mondiale.

Après être entré à 21 ans aux mythiques studios d’Elstree en Angleterre Terence Young passe scénariste au début des années 40 où il signe en partie des scripts de drames de guerre comme Dangerous Moonlight ou Service secret. Mais c’est en 1948 qu’il se fait remarquer comme réalisateur avec son premier long métrage, l’Etrange rendez-vous, une histoire d’amour teintée de fantastique qui a la particularité de marquer la première apparition de Christopher Lee, futur Dracula dans les films d’horreur gothiques de la Hammer Film.

Des années 50 au début des années 60, Terence Young tourne une quinzaine de pellicules dans tous les genres allant du film noir comme La blonde et les nus de Soho au film de guerre comme Les bérets rouges en passant par le péplum avec Les Horaces et les Curiaces. Mais c’est en 1962 qu’il obtient une consécration internationale en réalisant le premier James Bond, celui contre docteur No et dont il signera deux autres aventures période Sean Connery via Bons Baisers de Russie et Opération Tonnerre.  Outre deux films avec Charles Bronson (le polar mafieux Cosa Nostra et le western spaghetti Soleil Rouge) on lui doit aussi et surtout en 1967 le meilleur film de sa carrière : Seule dans la nuit, où une Audrey Hepburn aveugle est confrontée à un psychopathe dans sa maison.