MAZEL TOV

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En 1968, seulement deux ans après le succès du Vieil Homme et l’enfant, Claude Berri change de ton et réalise cette comédie de mœurs, Mazel Tov, dans laquelle il se met en scène, toujours avec une tournure très personnelle, comme fils d’une famille juive et modeste. 

Claude, jeune homme un peu rêveur et sur la paille, va épouser Isabelle, sa fiancée qui est enceinte. Il rencontre sa belle-famille, de riches diamantaires anversois, s’y intègre parfaitement. Mais lors d’un cours particulier d’anglais, il tombe raide dingue de sa tutrice. 

Claude Berri dresse le portrait tendre d’un jeune homme versatile, d’une jeunesse tiraillée entre ses aspirations et ses engagements. C’est le Claude Berri du contemporain, plus frivole mais non moins touchant, qui se révèle ici, celui qui réalisera plus tard Un moment d’égarement ou L’un reste l’autre part.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BELLE MAMAN (Dans BELLE MAMAN, le mariage n'empêche pas l'homme de tomber amoureux... d'une autre.) ou encore PEAU D'ÂNE (Le chef opérateur de PEAU D'ÂNE est le même que MAZEL TOV : Ghislain Cloquet.).

Alors que son premier long-métrage de réalisateur, Le Vieil Homme et l’enfant avait remporté l’Ours d’argent au Festival de Berlin en 1967 et conquis plus de 2,7 millions de Français, ce Mazel Tov ou le mariage ne connaît pas le même sort. Moins aimée, cette inoffensive comédie de mœurs, qui sort en 1968, ne cumule « que » 411586 entrées sur le territoire. Juste après, Le Pistonné, lui, comptera plus d’1,9 millions de tickets vendus. Et c’est toujours un peu comme ça avec Claude Berri réalisateur, jusqu’en 1976 :  les réussites et les échecs s’alternent. En revanche, à partir de La Première Fois, le succès est presque toujours au rendez-vous. Dans sa seule carrière de metteur en scène, il aura cumulé plus de 47 millions d’entrées. 

Dans la peau de Marthe Schmoll, la belle-sœur de Claude, vous aurez reconnu Régine, alias la Reine de la nuit. Grande chanteuse, figure des nuits parisiennes, Régine est moins connue pour ses exploits de comédienne. Et pour cause, elle a finalement très peu tourné. Outre Mazel Tov ou le mariage de Claude Berri, on l’a vue notamment dans Le Train de Pierre Granier-Deferre, avec Romy Schneider et Jean-Louis Trintignant – elle joue une prostituée ; dans Robert et Robert de Claude Lelouch – mais qui Lelouch n’a-t-il pas dirigé ? ; dans Les Ripoux de Claude Zidi ou encore Grosse fatigue de Michel Blanc. Pas forcément des rôles très fouillés mais plutôt remarqués. 

En incarnant M. Avram, Gabriel Jabbour rejoint la liste des acteurs qui ont joué, de près ou de loin, une version du père de Claude Berri à l’écran, comme Yves Robert ou Charles Denner avant ou après lui. Ce grand comédien, qui possède dans sa filmographie des longs-métrages aussi prestigieux que Peau d’âne de Jacques Demi, Z de Costa-Gavras ou Trois hommes et un couffin de Coline Serreau ne retravaillera plus jamais avec Claude Berri après cela. Il décèdera en 1987 après 40 ans de carrière, démarré sur les planches en 1947 à l’âge de 25 ans.

Je n'ai pas encore vu le premier long métrage de Berri (c'est pour bientôt) mais je peux déjà dire que tout son cinéma, ses thématiques sur l'amour, se trouve dans ce second long métrage. L'intrigue est assez linéaire mais pas structuré de façon trop convenue. L'on appréciera ...