MILLIONS

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Onze ans après Petits meurtres entre amis, dans lequel une mallette pleine de billets de banque mettait à mal – c’est le moins que l’on puisse dire – la belle amitié de trois colocataires écossais, Danny Boyle (48 ans) reprend l’idée du pactole tombé du ciel – ou presque – et en tire un récit très différent, mettant en scène deux jeunes frères découvrant un gros sac plein de billets de banque. Pas n’importe quels billets de banque, des livres Sterling qui n’auront plus cours sept jours plus tard, lorsque l’Angleterre passera à l’euro. Autrement dit, voici un film de science-fiction, dont l’action se déroule dans un futur plus ou moins proche, en tout cas très hypothétique !

Entre deux productions apocalyptiques – 28 jours plus tard, où des chimpanzés contaminaient l’Angleterre toute entière, et Sunshine où le soleil, au bout du rouleau, menaçait d’extinction la race humaine – Danny Boyle s’accorde une pause plus légère avec une fable fantastique où rêves, réalité et apparitions s’entremêlent dans une Angleterre aux couleurs éclatantes, dues au Britannique Anthony Dod Mantle, directeur de la photographie de Festen et de plusieurs films de Lars von Trier. Il avait déjà travaillé avec Danny Boyle pour la télévision et sur 28 jours plus tard. Après Millions, ils se retrouveront pour Slumdog Millionaire, qui lui vaudra l’Oscar de la meilleure photo.

Face aux deux jeunes acteurs, qui jouent les deux frères de 8 et 10 ans, vous reconnaîtrez dans le rôle de leur père (veuf), le comédien irlandais James Nesbitt, deux ans après son rôle de député protestant pacifiste dans Bloody Sunday, le film de Paul Greengrass dont il était la vedette, et un an avant qu’il ne mène l’enquête sur le meurtre de Scarlett Johansson dans Match Point de Woody Allen. Voici donc Millions, prix du meilleur scénario au British Independent Film Awards 2005.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MIRACLE À MILAN (1951) (Un jeune garçon qui communique avec l’au-delà et beaucoup d’argent sous la forme d’un puits de pétrole. Et pourtant, comme Boyle, De Sica explore la réalité sociale de son époque.) ou encore LA CHAMBRE DES MORTS (2007) (Ici aussi, l’argent arrive inopinément, dans un grand sac. Fera-t-il le bonheur de ceux qui l’ont trouvé ?).

C’est en 1997, après en avoir discuté avec Graham Broadbent, qui venait de produire Welcome to Sarajevo, le film de Michael Winterbottom dont il avait écrit le scénario, que Frank Cottrell Boyce (né à Liverpool en 1959) se mit à imaginer l’étonnante histoire d’Anthony et de Damian. Père de huit enfants, le scénariste dit avoir puisé son inspiration auprès d’eux et, ancien séminariste marié à une ex future religieuse, il trouva tout naturel de ponctuer son récit d’étonnantes interventions divines. « J’ai toujours pris les saints très au sérieux », précisait-il à la sortie du film, ajoutant : « Saint François d’Assise est l’un des plus grands hommes ayant jamais existé. »

La première version du scénario combla le producteur qui la fit passer à Danny Boyle. Après la Plage, avec Leonardo DiCaprio, Guillaume Canet et Virginie Ledoyen, et deux téléfilms tournés dans sa ville natale de Manchester, le cinéaste s’apprêtait à tourner 28 jours plus tard, mais c’est seulement deux jours plus tard qu’il répondit favorablement à la proposition. Avec Frank Cottrell Boyce, il réécrivit plusieurs fois le scénario jusqu’à ce, avouera-t-il plus tard, « qu'il ne reste de l'original qu'une seule et unique scène : celle du hold-up ». Une scène qu’il dirigera en pensant très fort à The Great Train Robbery, le premier western de l’histoire du cinéma, tourné en 1903 par Edwin S. Porter.

Un imposant casting fut entrepris, dès septembre 2002, dans le nord-ouest de l’Angleterre, afin de dénicher les deux jeunes garçons, héros de cette histoire. En plus des agents artistiques, habituellement convoqués pour ce genre de traque, l’équipe du film écuma les écoles et les cours d’art dramatique pour enfants. C’est ainsi que Lewis McGibbon, déjà entraperçu dans une série télévisée et dans une pub pour céréales, fut engagé pour le rôle d’Anthony, le plus grand des deux frères. « C'est un acteur fantastique » déclara Danny Boyle. Pour le rôle du naïf et mystique petit frère, ce fut plus compliqué. Finalement, c’est un parfait inconnu, Alex Etel, qui fut choisi. « Il a un visage angélique et c'est déjà une vraie star » commentait Graham Broadbent. Trois ans plus tard, il sera le héros de Dragon des mers, la dernière légende, le film fantastique de Jay Russell qui reprenait la fameuse légende du monstre du Loch Ness. Comme s’ils accompagnaient les personnages de leur film partant en mission humanitaire en Afrique, les producteurs de Millions firent un don à WaterAid, une association britannique ayant pour but d'approvisionner en eau potable et en systèmes d'assainissement les populations les plus défavorisées à travers le monde. Après Millions, Danny Boyle tourna Sunshine puis Slumdog Millionaire, l’histoire de ce jeune indien des bidonvilles de Bombay participant au fameux jeu télévisé, Qui veut gagner des millions, dont il avait déjà diffusé un extrait de la version britannique dans... Millions !

Danny Boyle réalise son conte de Noël. Avec la même volonté toujours de se frotter à la magie de genres différents et la créativité débordante qu’il aime distiller au fil de son œuvre, l’écossais traficote les ficelles traditionnelles de la séance familiale pour ...

Danny Boyle est surprenant, il nous emmène toujours où on ne l’attend pas. Dans ce cas, c’est dans la tête de ce petit bonhomme et de sa vision du monde. Il est particulièrement craquant et pétillant de malice , il y aussi ses potes les saints, qui apparaissent au gré ...

AAaaahhhh ! Ce qui est cool avec les films de Danny Boyle, c'est qu'on est jamais deçu par la qualite de ses productions. C'est fait avec intelligence et il ressort de ces visionnages un subtil et indefectible sentiment de ne pas etre pris pour un con ( Roland Emmerich et Michael ...