MON ONCLE D'AMÉRIQUE

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Dans Mon oncle d’Amérique (1980), Alain Resnais suit les destins de trois personnages. Les réactions de ce bourgeois joué par Roger Pierre, de cette actrice incarnée par Nicole Garcia et de ce directeur d’une usine interprété par Gérard Depardieu sont commentées par le biologiste Henri Laborit qui apparaît dans son propre rôle. Ce dernier analyse leur comportement en expliquant que chacun a été conditionné dès sa petite enfance et agit selon des pulsions primaires.

Gérard Depardieu avait rencontré Alain Resnais sur Stavisky (1974) et le retrouve ici pour la deuxième fois. Ils retravailleront ensemble neuf ans plus tard pour I Want To Go Home. Mon oncle d’Amérique marque la première collaboration entre le cinéaste et Pierre Arditi qui sera dirigé neuf fois par Alain Resnais et qui le suivra jusqu’à Vous n’avez encore rien vu (2012), l’avant-dernier film du réalisateur. 

Pour Mon oncle d’Amérique, Alain Resnais est revenu dans sa Bretagne natale. Il fait un clin d’œil à sa propre enfance en filmant sur une île que ses parents lui interdisaient de visiter lorsqu’il était gamin. Le film a reçu le Prix de la Critique et le Grand Prix du Jury à Cannes mais est reparti bredouille des César où il avait pourtant cité à six reprises (film, réalisateur, actrice pour Nicole Garcia, décor, photographie et scénario pour Jean Gruault). Ce dernier s’est consolé en étant cité aux Oscars et en recevant le Donatello du meilleur scénario en 1981.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SANS SOLEIL (Chris Marker a commencé sa carrière dans le sillage d'Alain Resnais. Il est devenu un cinéaste hors-normes qui, lui aussi, interroge par le cinéma la mémoire et la nature humaine.) ou encore HUMAN NATURE (Parce qu'on croise dans ce premier film de Michel Gondry des souris blanches qui ressemblent fort à celles du professeur Laborit dans "Mon oncle d'Amérique".).

Mon oncle d’Amérique marque la première incursion de l’univers théâtral dans l’œuvre d’Alain Resnais. Il a découpé son histoire en actes et a choisi une esthétique théâtralisée qu’il adoptera aussi pour Mélo, son film suivant). Il a envisagé son film sous la forme d’une expérience scientifique. Il se passionnait depuis longtemps pour les mécanismes du cerveau. Il a rencontré le Professeur Henri Laborit quand ce dernier, fan de L’Année dernière à Marienbad, lui a proposé de travailler sur un court-métrage financé par un laboratoire pharmaceutique au sujet d’un produit qui augmentait les capacités de la mémoire. Le film ne s’est pas fait faute de financement et Resnais a alors confié à Jean Gruault le soin de s’inspirer des théories de Jean Laborit pour écrire un long-métrage. 

Le réalisateur a souhaité que certaines scènes évoquent des images d’Epinal. Il voyait son film comme une pièce de théâtre de recherche plus que de répertoire. Il voulait que Roger Pierre incarne un rôle dramatique tout en tirant partie de ses dons d’amuseur. Il a parsemé son film de notes d’humour mais il s’est montré beaucoup plus sérieux pour certains détails comme les coliques néphrétiques au sujet desquelles il est allé consulter un médecin.

Alain Resnais a décidé que chacun de ses personnages allait s’identifier à un grand nom du cinéma français. Pour celui de Roger Pierre, il s’agit de Jean Marais, pour Nicole Garcia de Danièle Darrieux et pour Gérard Depardieu de Jean Gabin. C’est pour cela que des scènes de films mettant en scène ces stars illustrent les réactions des héros de Mon oncle d’Amérique. Le choix de ces trois interprètes du passé correspond aux héros du film plus qu’aux goûts personnels du cinéaste et du scénariste. Ils souhaitaient des stars dont la carrière s’est développée sur plusieurs générations ce qui leur donnait un aspect immortel.

Ce film ambitieux de l’expérimentateur cinéaste qu’est Alain Resnais a obtenu le Grand Prix du Jury au festival de Cannes 1980. Il peut rebuter par son côté didactique qui se sent probablement plus en 2013 qu’à sa sortie. Il mérite néanmoins d’être vu par toute ...

Un bon film? J'en sais rien, à vous de juger amateur d'art en tout genre! Je met 10 à ce film en le jugeant sur les critères exposés dans la critique, et non sur ces qualités cinématographiques. Critique 100% No Spoiler! L'intérêt du titre, selon ma grille de lecture, ...

Je trouve que c'est un film extraordinaire. C'est un véritable volcan de cinéma en fusion, où se croisent des sons, des images, des voix, des mots, des personnages et plein d'autres choses aussi. Resnais observe le destin de trois personnages qu'il étudie sous le prisme des ...