MON POUSSIN

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La chanson française l’a tellement bien dit : « Les histoires d’amour finissent mal... en général », ou bien « ne me quitte pas, laisse-moi devenir l’ombre de ton ombre », ou encore « je t’aime, comme un loup, comme un soldat ». Et dans ce cas-là, les cœurs brisés ont bien besoin d’un soutien et qui mieux que les proches pour tenir ce rôle ? 

C’est exactement ce qui va arriver à Vincent, 18 ans, méchamment largué par sa copine. Le jeune homme s’effondre mais heureusement, papa et maman vont décider de maintenir leur rejeton à flots pour lui éviter de sombrer définitivement... Le souci, c’est que ce sauvetage va passer par une cure sévère de désintoxication amoureuse, dont la méthode n’a rien à envier à celle d’un entraînement haltérophile au meilleur de la période soviétique ! 

Thomas Solivérès, Isabelle Nanty et Pierre-François Martin-Laval laissent libre cours à leur talent délirant pour nourrir cette comédie qui l’est tout autant, réalisée par Frédéric Forestier.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'AMOUR C'EST MIEUX A DEUX (En cas de difficultés amoureuses, il existe plusieurs moyens de s'en sortir. Ces deux films prouvent qu'il vaut mieux parfois ne pas écouter les conseils de ses proches...) ou encore MARIE-FRANCINE (Les parents ont parfois des méthodes surprenantes pour améliorer le moral défaillant de leurs enfants...).

Le thème des relations enfants-parents est une vraie constante du cinéma. « Mon poussin » en est un exemple des plus récents au rayon de la comédie mais des œuvres beaucoup plus dramatiques s’y sont également intéressées. Arrêtons-nous sur le volet plus léger de l’exercice en remontant le temps, et constatons que le film de Frédéric Forestier est bien le descendant d’une belle lignée. Généralement, ce style de films installe d’emblée une opposition entre les personnages que tout semble séparer : âge, mode de vie, fréquentations, objectifs... Dans « Tanguy » par exemple en 2001, Etienne Chatiliez imaginait comment Sabine Azéma et André Dussollier inventaient les pires stratagèmes pour se débarrasser de leur fils adulte, scotché chez papa-maman depuis trop longtemps à leur goût. Le film, cruel et irrésistible, révélait au passage un phénomène de société bien réel et son titre est depuis devenu un syndrome qui porte son nom : on parle des enfants Tanguy...  

Plus récemment, « Papa ou maman » ou « Sous le même toit » ont soulevé une autre évolution sociétale par le biais de la comédie : ces couples divorcés ou séparés qui entendent bien refaire leur vie et ont parfois du mal à gérer leurs enfants, symboles d’un passé heureux révolu. Là encore, les méthodes les plus vachardes sont employées pour que monsieur tente de prendre l’avantage sur madame et inversement... 

Le rire n’empêche pas les bons sentiments de reprendre le dessus et dans ce registre, des films comme « La famille Bélier », « Le petit Nicolas » ou « Boule et Bill » loin d’être mièvres, apportent peut-être des éléments plus rassurants qui ont donc séduit un public plus large... Une précaution que nos amis anglo-saxons ne pratiquent guère : leurs comédies du genre sont elles beaucoup plus grinçantes mais tout aussi amusantes : « Little miss sunshine », « 40 ans mode d’emploi » ou « Les Miller, une famille en herbe » ont parfois repoussé assez loin les limites du bon goût et des convenances !