NINE DAYS

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A quoi pourrait ressembler une âme humaine avant de s’incarner dans un corps ? Pour le  scénariste et réalisateur Edson Oda, la réponse n’est pas compliquée, elle se trouve même au coeur de Nine Days, premier long métrage de ce metteur en scène d’origine japonaise et brésilienne.

De son imagination particulièrement fertile est sorti ce récit fantastique où, neuf jours durant, divers candidats vont être observés par un mystérieux personnage. Objectif  : déterminer qui pourra accéder, ou pas, à la vie terrestre.

Pas de décor hi-tech ou d’effets spéciaux au service de cette histoire à la poésie toute personnelle. L’action se déroule dans une maison toute simple au milieu d’une plaine désolée. Dans le séjour, un mur de téléviseurs à tube cathodique diffuse des images qui seront enregistrées sur de bonnes vieilles cassettes VHS. C’est là que l’énigmatique Will auditionne les âmes errantes. Winston Duke, le M’Baku de Black Panther et Avengers, lui prête son 1,95m et sa silhouette imposante. Mais ici on est loin de l’univers Marvel avec ses aventures rythmées, et, sur un tempo plus contemplatif, Nine Days invite à découvrir un monde baigné de spiritualité.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE CIEL PEUT ATTENDRE (Une histoire d'âme entre la vie et la mort.) ou encore SOUL (Une autre histoire d'âme errante).

Edson Oda fait remarquer que si le cinéma a produit plusieurs films qui se passent après la vie (de Rendez-vous au paradis à After Life en passant par Le Ciel peut attendre), il ne s’est pas trop penché sur ce moment qui est avant la vie. D’où l’originalité indéniable de son scénario. Le réalisateur avoue que la mort l’a toujours obsédé. « J’y pense beaucoup et je sais que ce n’est pas très sain, mais quelque part cette obsession m’a amené à réfléchir à des problématiques philosophiques, existentielles. » Le suicide de son oncle à l’age de 50 ans l’a profondément marqué alors qu’il était encore enfant et le personnage de Will s’inspire de sa personnalité. « En écrivant le scénario de Nine Days, je tentais de me reconnecter avec cet oncle, raconte le réalisateur, mais au lieu de le juger à travers ce qu’il a fait, je tentais de saisir ce qu’a été sa vie ».

Pour interpréter le rôle de Will, Winston Duke s’est servi de la technique Alexander, qui en corrigeant sa posture, permet d’améliorer son équilibre et de donner une impression de  calme et de confiance. « Je voulais, raconte l’acteur, faire sentir cet aspect structuré, du personnage  à travers la façon dont je respire, la démarche que j’adopte à tel ou tel moment. Will ne montre aucune émotion, il exprime quelque chose d’assez rigide, presque solennel. » Quant à Zazie Beetz, qui interprète Emma, Edson Oda lui a demandé de voir Les Ailes du désir de Wim Wenders et de s’inspirer de ses anges bienveillants pour composer son personnage.

« J’ai aussi voulu exprimer une certaine mélancolie, dit le réalisateur, en créant un monde plus artisanal que technologique ». Comme chez Michel Gondry, un cinéaste qu’admire Oda, l’univers visuel de Nine Days penche du côté de la nostalgie et revendique ouvertement un goût pour le bricolage poético-créatif. « Ce film parle beaucoup de nostalgie et d’une partie du passé que l’on ne retrouvera pas et, pour moi qui suis né dans les années 1980, ce monde analogique symbolise quelque chose qui m’a échappé pour toujours, comme les cassettes VHS et les télés à tube cathodique. »

Il y a quelques films sur l'après-vie et en voici un sur l'avant-vie. Poésie, délicatesse et émotions. Le sujet du film n'est pas métaphysique mais plutôt sur ce qu'il faut pour que nos vies aient du sens. D'ailleurs, le film commence par un suicide ...