NOTRE PETITE SOEUR

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Avec ce long métrage présenté en compétition officielle au festival de Cannes, Hirokazu Kore-Eda confirme en 2015 la finesse, la sensibilité et la poésie de son cinéma. Deux ans après Tel père, tel fils, la famille est à nouveau au cœur de son travail puisque Notre Petite Sœur raconte l’histoire de trois sœurs vivant ensemble dans une ville du bord de mer. Par devoir, elles se rendent à l’enterrement de leur père, qui les a abandonnées une quinzaine d’années plus tôt. Elles font alors la connaissance de leur demi-sœur, âgée de 14 ans, et d’un commun accord, décident de recueillir celle-ci dans la maison familiale…

Le film est adapté d’un roman graphique intitulé Umimachi Diary, auquel Kore-Eda a ajouté quelques scènes inédites et qu’il a subtilement infléchi après avoir trouvé ses comédiennes. « Pendant le tournage », raconte-t-il, « la distinction entre livre et film s’est atténuée. Je me demandais si telle scène figurait dans le roman ou si je l’avais inventée : je considère que c’est la preuve que j’ai pu m’approprier l’œuvre d’origine ».

L’attachement immédiat que l’on éprouve pour les personnages de cet émouvant drame familial est en partie lié au naturel et à l’alchimie des comédiennes réunies pour interpréter ces quatre sœurs. Les habitués du cinéma de Kore-Eda reconnaîtront peut-être parmi elles Nagasawa Masami, qui incarne la sœur cadette de la famille, et qui  jouait déjà dans I Wish. La subtilité avec laquelle le réalisateur japonais dessine les personnalités de ces jeunes filles et leur évolution au cours du récit, font de Notre Petite sœur une très délicate histoire de femmes et de transmission. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TEL PÈRE TEL FILS (Kore-Eda y abordait déjà, comme souvent dans son oeuvre, une thématique falmilliale.) ou encore FIN D'AUTOMNE (Parce que l'ombre de Yasujirô Ozu plane sur le film de Kore-Eda.).

Hirokazu Kore-eda, né en 1962 à Tokyo, est  l’un des réalisateurs japonais les plus réputés du cinéma mondial contemporain. Plusieurs fois récompensé dans des festivals internationaux, il a notamment réalisé Nobody Knows, tourné en 2004, qui avait valu à Yagira Yuga de devenir le plus jeune lauréat du Prix d’interprétation masculine au festival de Cannes. Auteur d’un cinéma sensible, très humain et profondément émouvant, il est également connu du public français pour Still Waking et Tel père tel fils, Prix du Jury au festival de Cannes en 2013.

Par son esthétique et par son choix d’une thématique familiale, son cinéma est souvent comparé à celui du maître japonais Yasujiro Ozu. De son côté, Kore-Eda évoque la proximité de ses personnages avec ceux de Ken Loach et de Mikio Naruse, un réalisateur japonais à qui l’on doit de très beaux portraits de femmes, notamment Une femme dans la tourmente en 1964. 

La ville de Kamakura, où a été tourné Notre petite sœur, est un personnage à part entière du récit, construit au fil des quatre saisons d’une même année. « Je trouve que l’une des grandes qualités du film tient à la manière dont la lumière qui baigne cette petite station balnéaire évolue au fil des événements », explique son réalisateur, qui souhaitait filmer ces quatre sœurs comme si elles faisaient partie du paysage plutôt que dans un style documentaire. 

Quel autre cinéaste qu'Hirokazu Kore-Eda est aujourd'hui capable de filmer la beauté du monde ? Depuis que Malick est parti en vrille dans sa trilogie émoliente, la réponse est claire : personne. Alors évidemment, les aficionados de testostérone, les excités du bocal qui ...

-Maman est une imbécile!!! J'aurais voulu passer plus de temps avec elle. -Si tu veux, tu peux me parler d'elle. -Moui... -Suzu, tu peux rester avec nous pour toujours. -Je veux rester ici... pour toujours. Hirokazu Kore-Eda présente avec Notre petite soeur une ...

Il est rapidement question de liqueur de prune dans le dernier film de Kore-Eda. Le secret de fabrication d’un alcool comme seul fil encore tendu entre les générations, quand tous les autres se sont distendus, perdus ou cassés. Étant un amateur relativement éclairé de ...