NUESTRAS MADRES

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Caméra d’or au 72e festival de Cannes en 2019, Nuestras madres de Cesar Diaz avait été présenté à la Semaine de la critique. Le film revient en toute sobriété et force sur le passé du Guatemala et ses blessures encore très ouvertes au sujet de la guerre civile qui s’est déroulée sur plus de 30 ans entre 1960 et 1996.

En 2018, le pays vit au rythme du procès des militaires à l’origine de la guerre civile. Les témoignages des victimes s’enchaînent. Ernesto, jeune anthropologue à la Fondation médico-légale, travaille à l’identification des disparus. Un jour, à travers le récit d’une vieille femme, il croit déceler une piste qui lui permettra de retrouver la trace de son père, guérillero disparu pendant la guerre.

Film catharsis, Nuestras Madres vient essayer de panser les blessures de tout un peuple qui tente encore aujourd’hui de faire sens de la violence qui s’est exercé en son sein, opposant une junte militaire disproportionnée à des guérillas marxistes éparpillées sur tout le territoire.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA NOSTALGIE DE LA LUMIÈRE DE PATRICIO GUZMAN (Au Chili, la dictature de Pinochet a laissé de nombreux disparus dont les restes sont activement recherchés par leur famille. Comme au Guatemala.) ou encore LA LLORONA DE JAYRO BUSTAMENTE (Les deux films guatémaltèques concernent la Guerre Civile au Guatemala et ses conséquences.).

Assez peu documenté, et finalement peu connu, le conflit armé guatémaltèque, aussi appelé conflit asymétrique, a opposé les forces gouvernementales à des guérillas marxistes de 1960 à 1996. Au total, c’est plus de 200 000 morts, 45 000 disparus et plus d’un million de déplacés qui ressortent de cette guerre fratricide provoquée en grande partie par l’influence américaine. Alors que les présidents Juan José Arévalo Bermejo et Jacobo Arbenz Guzmán élus démocratiquement ont mené une politique de réduction des inégalités sociales notamment via une réforme agraire, Carlos Castillo Armas prend le pouvoir par un coup d'État en 1954, soutenu par la société américaine United Fruit Company et les grands propriétaires terriens.

Il met ainsi en place un régime autoritaire, interdisant les organisations de gauche, et revenant sur les réformes sociales de ses prédécesseurs. Inspiré par la révolution cubaine, un groupe d'officiers libéraux tente un coup d'État le 13 novembre 1960 mais échoue. Il s’ensuit une guerre civile terrible sur un peu plus de 30 ans, et notamment un génocide du peuple amérindien. C’est de cette histoire et d’un documentaire qu’il préparait qu’est né Nuestras Madres. Cesar Diaz faisait à l’époque des repérages pour un film documentaire dans un village qui s’appelle Uspantan, qui fut victime d’un énorme massacre durant la dictature militaire. C’est en écoutant les témoignages et en s’inspirant de sa propre vie que le cinéaste a eu l’idée de passer à l’action.

Plus jeune, il a longtemps pensé que son père était un disparu politique, un guérillero à l’époque la plus dure de la dictature, entre 1978 et 1984. Mais après enquête auprès des amis de ce dernier et surtout après une confrontation avec sa mère il a appris la réalité, tragique mais moins violente. Nuestras Madres agit comme un film en hommage à ses femmes qui ont tout perdu pendant cette guerre asymétrique et qui tiennent toujours debout. Mais aussi une film cathartique pour tout un peuple encore en train de fouiller ses fosses communes à la recherche de la vérité. Donnant naissance à un cinéma fort dont Cesar Diaz mais aussi Jayro Bustamente sont les portes pionniers et porte paroles.

De nos jours, Ernesto travaille dans un institut dont la mission est d’identifier des squelettes enterrés dans des fosses communes depuis des années, notamment depuis l’époque de la dictature. Un jour, une dame d’une soixantaine d’années lui demande de venir à son ...

« Nuestras Madres » est un drame guatémaltèque qui suit un jeune anthropologue dans son travail d’identification des corps retrouvés. Le Guatemala vit au rythme de l’après-guerre Civile où les témoignages de victimes s’enchaînent. En effet, les nombreuses dictatures ...

Avec Ixcanul, Jayro Bustamante a placé le Guatemala sur la carte du monde cinématographique. Nuestras madres, Caméra d'Or au Festival de Cannes 2019, est signé d'un documentariste qui a été le monteur de Bustamante. Cesar Diaz partage avec ce dernier l'envie nécessaire de ...