Alors des confusions sont possibles : ce qu’on a appelé « Le massacre de Charonne », ce sera 4 mois plus tard, le 8 fevrier 62. Dans le cadre d’une manifestation contre l’OAS, huit militants communistes trouveront la mort entre une bouche de métro et une escouade de policiers.
Quand aux accords d’Evian signifiant la fin officielle de la guerre, ils seront signés encore un mois plus tard, le 18 mars 62.
Historien et documentariste, Patrick Rotman est largement qualifié pour s’attaquer à ces événements, toujours sensibles : la guerre d’Algérie, il en a fait un livre avec Hervé Hamon (Les porteurs de valises, en 79), un documentaire-fleuve avec Bertrand Tavernier, La Guerre sans nom, en 92 ; un autre documentaire (La Bataille d’Alger, en 97), ou encore un scénario, pour L’Ennemi intime, en 2006, avec Benoît Magimel et Albert Dupontel, juste après cette Nuit noire.
Un titre, d’ailleurs, qui prête sacrément à confusion, puisque, outre le film d’Alain Tasma, entre 2004 et 2005, sont sortis un film français, un film portugais et un film belge qui s’intitulaient également Nuit Noire. Sans oublier, le court-métrage de Marin Karmiz avec Maurice Garrel d’après Marguerite Duras : Nuit Noire, Calcutta. En 64. A propos de vieilleries franco-algériennes, est-ce que ce ne serait pas le moment de revoir Le Petit Soldat, le film de Godard qui fut interdit en 61 ?