OBSESSION

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Une femme sosie parfait d’une morte, un clocher d’église fascinant, la présence lancinante de la musique de Bernard Herrmann… Obsession ne se cache pas d’être un hommage à Vertigo (Sueurs froides) de Hitchcock. Dans ce thriller de la seconde chance situé entre La Nouvelle Orléans et Florence, James Stewart fait place à Cliff Robertson et Kim Novak à Geneviève Bujold (« bujo » comme on dit dans son Canada natal). Mais De Palma le futur réalisateur de Carrie, Scarface ou encore du Dahlia noir, qui venait tout juste de signer Phantom of the Paradise, glisse ici bien d’autres coups de chapeau aux films de Hitch, de Rebecca au Crime était presque parfait, par exemple.

Le réalisateur raconte que le scénariste Paul Schrader et lui  ont imaginé l’histoire juste après avoir assisté à une projection de Vertigo. Le scénario a d’ailleurs d’abord porté le titre de Déjà vu. Mais, De Palma tout en s’inspirant du motif de la spirale au cœur du chef-d’œuvre d’Hitchcock, donne à son film un style tout à fait personnel avec sa caméra sans cesse en mouvement. Et, tout comme la peinture que restaure Geneviève Bujold masque une fresque, sous son suspense troublant Obsession révèle en profondeur d’autres dimensions très intéressantes.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver VERTIGO/SUEURS FROIDES (Obsession est un démarquage de ce chef-d'oeuvre d'Alfred Hitchcock.) ou encore PULSIONS (Un autre thriller de Brian de Palma qui rend hommage à une réalisation de Hitchcock (Psychose)).

Obsession a été largement tourné en décors naturels, que ce soit dans l’imposante maison de La Nouvelle Orléans ou à Florence. Avec ses monuments historiques, ses ponts sur l’Arno, ses couleurs, la ville toscane est un cadre de rêve pour un cinéaste comme pour un directeur de la photo, mais pour éviter justement les cartes postales De Palma a choisi de filmer de nuit, ou au lever du jour, sous la pluie ou dans le brouillard.

Quant à l’église de San Miniato al Monte qui joue un rôle si important dans le film, elle a posé quelques problèmes à la production au moment du tournage. à l’époque, après la sortie d’un film porno dont certaines scènes avaient été réalisées dans des églises, le Vatican avait interdit les prises de vue à l’intérieur des bâtiments. Les extérieurs ont donc pu être filmés sans difficulté à San Miniato, mais il a fallu trouver d’autres solutions pour l’intérieur.

Du côté de la bande son, la musique de Bernard Herrmann constitue bien sûr un élément marquant de la filiation d’Obsession avec Vertigo. La partition quasi omniprésente est une des toutes dernières créations du maestro. C’est lui-même qui a dirigé l’orchestre, lors de l’enregistrement dans une église londonienne, mais il était alors très malade et quelques temps plus tard, après avoir vu le film mixé, il s’est mis à sangloter à l’issue de la projection et a confié au monteur qu’il ne se souvenait plus avoir écrit cette musique. Il avait juste le souvenir qu’une nuit, il s’était relevé en se disant qu’il lui fallait un chœur. Bernard Herrmann est mort le 24 décembre 1975 avant la sortie d’Obsession, alors qu’il venait de signer la partition de Taxi Driver, et aux Oscars 1977, il a été nominé à titre posthume pour son travail sur ces deux oeuvres.

La collaboration avec Herrmann va au-delà du travail sur la musique puisque c’est le compositeur qui a suggéré à De Palma de couper toute une partie du scénario qui faisait rebondir l’histoire et aurait rendu le film beaucoup trop long.
Enfin, pour l’anecdote si vous demandez qui a signé les portraits aux murs de la maison de La Nouvelle Orléans, ce n’est autre que Barton de Palma, le frère aîné du réalisateur.

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