PERFECT SENSE

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L’apocalypse imminente est un thème qui n’a pas fini d’inspirer le cinéma. Après Le fil de l'homme dans lequel un virus empêchait les humains de se reproduire alors même qu’ils s’entretuaient, Perfect sense emprunte à la science-fiction l’idée d’une pandémie à l’échelle mondiale et s’en sert pour examiner le comportement humain face à l’incompréhensible.

Comme dans Blindness, le virus prive ses victimes de la vue, mais pas seulement. L’un après l’autre, les cinq sens sont touchés. Comme dans Titanic, la catastrophe de grande envergure est vue par le petit bout de la lorgnette, c’est-à-dire en adoptant le point de vue d’un couple d’écossais.

Et c’est là que le film dévoile son arme secrète: les amoureux sont incarnés par Ewan McGregor, dans le rôle du cuisinier dans un grand restaurant, et Eva Green dans celui d’une scientifique apte à comprendre et donc expliquer certains développements de la maladie qui frappe l’humanité. Le plaisir de les suivre prouve qu’un drame planétaire vaut bien d’être vécu comme une histoire d’amour ultime.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES FILS DE L'HOMME (un virus annonce la possible extinction de l'humanité en empêchant les hommes de se reproduire) ou encore BLINDNESS (Un mystérieux virus prive ses victimes du sens de la vue).

Peu importent les raisons qui ont provoqué la multiplication des films de fin du monde. Perfect sense se justifie à la fois comme un film de science-fiction mais peut-être surtout comme une fiction amoureuse que des événements extérieurs précipitent, puis contrarient et enfin renforcent.

En faisant du personnage d’Ewan McGregor un cuisinier, le scénario ampifie l’importance des sens et de la sensualité. Dans ce domaine, Mac Gregor est très à l’aise, de même que sa partenaire Eva Green et tous deux mettent en valeur les scènes de sexe sans aucune inhibition.

Le réalisateur David Mackenzie, dont on a pu voir Young Adam avec Ewan McGregor ou encore My name is Hallam Foe avec Jamie Bell, est un spécialiste des romances compliquées. Il avoue  que c’est seulement depuis qu’il est devenu père (peu de temps avant de tourner Perfect sense), qu’il a réalisé que l’amour pouvait être quelque chose de bon en soi. D’où le sentiment de douceur qui finit par prévaloir malgré la marche inéluctable vers l’anéantissement.  Cet optimisme est confirmé par la voix off d’un personnage féminin inconnu qui, en commentant l’histoire, suggère d’une part que l’humanité n’a pas encore disparu, et que d’autre part, elle est toujours capable de s’adapter aux pires situations. Ce qui fait dire à McKenzie que son film  doit être vu comme un conte de fées pour les nihilistes.

Si le cinéaste avoue avoir pris modèle sur Titanic, ce n’est pas tellement sur le plan de la mise en scène, que sur celui du scénario dont le principe consiste à traiter l’élément humain à une échelle intime. C’est pourquoi il a cherché à adopter une mise en scène minimaliste, et il a sans arrêt  demandé à l’équipe et aux comédiens d’aller dans ce sens.
Le fait d’avoir tourné à Glasgow renforce la sensibilité européenne qui s’oppose à la conception hollywoodienne attachée généralement à la science fiction. Le cinéaste le confirme lorsqu’il dit s’être aussi inspiré de La jetée et d’Alphaville, deux films de science-fiction européens.

L’adage est bien connu : il faut être privé de liberté pour pouvoir en connaitre la véritable saveur. C’est probablement l’un des élans à l’origine du pitch pour le moins improbable de Perfect Sense : le monde se voit frappé d’une épidémie qui voit les hommes ...

Quels sens nous définissent ? Quel est celui qui, si nous devions le perdre, emporterait avec lui notre raison ? Comment se comporterait l’humanité si elle devait perdre uns à uns, les seuls moyens dont elle dispose pour exister ? Comment, de manière individuelle, vivrions-nous ...

Il y a des moments dans votre vie où, bien que passif, vous avez l'impression de participer à quelque chose. Vous vous sentez partie prenante d'un événement plus grand que vous. Cette sensation, vous savez à quel point elle est ridicule à ce moment là, puisque vous ne faites ...