PÉRIL EN LA DEMEURE

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On a parfois tendance à oublier des cinéastes. Et ce ne sont pas forcément ceux dont les films sont les plus éloignés de nous dans le temps. C’est un peu le cas de Michel Deville, un cinéaste qui a eu les faveurs de la critique et du public dans les années 80, double lauréat du Prix Louis de Delluc, cinéaste qui a remporté le César du meilleur réalisateur et du meilleur film en 1986 pour Péril en la demeure.

Dans ce thriller psychologique complexe, on découvre David un professeur de guitare engagé pour donner des cours à la fille des Tombsthay un couple très aisé. Julia la mère tombe immédiatement sous le charme de David. Mais un jour, David reçoit une vidéo le montrant en plein ébats avec Julia… Le mystère et la manipulation ne font que commencer…

Dans le rôle de David, Christophe Malavoy, qui avait reçu trois ans plus tôt le premier César du meilleur espoir masculin. Face à lui dans le rôle de Julia, Nicole Garcia et Michel Piccoli dans celui de son mari. La voisine curieuse est elle jouée par Anémone et le tueur à gage par Richard Bohringer. Une distribution prestigieuse pour un film à redécouvrir absolument.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ETRANGE SÉDUCTION (Une autre histoire de couple mystérieux) ou encore CACHÉ (Un film de Michael Haneke avec un vidéaste voyeur).

Michel Deville est un cinéaste important mais discret. Bien qu’ayant débuté comme réalisateur après 10 ans d’assistanat à la fin des années 50, il n’a pas fait parti de cette nouvelle vague tant médiatisée. Son premier film, Une balle dans le canon date de 1958. Un an avant la sortie des 400 coups de Truffaut. C’est un polar qu’il a coréalisé avec Charles Gérard - feu le pote de toujours de Belmondo et Claude Lelouch – avec Mijanou Bardot, la sœur cadette de Brigitte, dans le rôle féminin principal. Pas de quoi faire de vous un chouchou des Cahiers du cinéma de l’époque.

Pourtant, 9 ans plus tard, en 1967, il remporte le Prix Louis Delluc pour Benjamin ou les Mémoires d'un puceau qu’il a coécrit avec Nina Companeez, sa coscénariste depuis son deuxième film Ce soir où jamais. En 1970, sort L’ours et la poupée, une comédie qu’ils ont coécrite et qu’il a réalisé avec l’extra-classe Jean-Pierre Cassel et l’autre Bardot. Brigitte. Comme preuve que Deville est devenu un cinéaste important. A la fin des années 70, il se voit décerner le César du meilleur scénario avec Gilles Perrault pour Le Dossier 51. C’est sûr, Michel Deville est dans la place.

La décennie suivante sera la sienne. Elle est marqué par des films comme Eaux profondes en 1981 avec Isabelle Huppert et Jean-Louis Trintignant, Péril en la demeure sorti en 1985, Le Paltoquet en 1986, La lectrice en 1988 – qui lui vaut un nouveau Prix Louis Delluc - et pour clore Nuit d’été en ville en 1990, coécrit par sa femme et productrice Rosalinde Deville. Les six films qui ont suivis, dont La maladie de Sachs ou le dernier en date, Le fil à la patte sorti en 2005, sont, comme toute sa filmographie, marqués par l’élégance de sa mise en scène et l’intelligence de son propos. N’hésitez pas à tous les revoir. Et n’oubliez pas Michel Deville.

Comme toujours avec Michel Deville, un film intimiste proche des personnages, avec une bonne mise en scène, néanmoins par moments déconcertante (ce qui n'est pas un tort loin de là). Les comédiens sont pas mal. Reste une histoire qui ne m'a pas beaucoup touché. Mais c'est ...

Un opus de choix dans la filmo de Michel Deville, qui propose un polar étonnant, mâtiné d'érotisme et d'humour absurde, aux dialogues particulièrement soignés - jalonnés de multiples jeux sur les mots. On assiste à une sorte de ballet autour du héros joué par Christophe ...

Pour camper Julia, le principal personnage de "Péril en la demeure", il a vraiment fallu que Nicole Garcia fasse confiance à son réalisateur, Michel Deville. Jouer nue, adopter une sensibilité provocante et même assez perverse... Qui aurait cru cela de la part de cette pudique ...