En mars 2002, il n'y avait pas que l'armée israélienne qui faisait le siège de Ramallah, l'enclave palestinienne où Yasser Arafat avait son camp retranché. Il y avait aussi Oliver Stone et une petite équipe de télévision, venus tenter d'interviewer le leader palestinien, en train de devenir le prisonnier de son palais bunker de la muqata. Mais le rendez-vous ne cesse d'être repoussé. Pour tromper l'attente et la frustration, Oliver Stone interviewe différents protagonistes de ce conflit parmi lesquels les Israéliens Ehud Barack, Benjamin Netanyahu ou Shimon Peres et des Palestiniens des différentes branches, du Hamas et du Fatah. Avec lui, on parcourt des quartiers éventrés, on croise les participants ensanglantés des incessants combats de rues, on apprend des stratégies pour franchir les postes frontières, on discute avec des combattants cagoulés des brigades des martyrs d'al Aqsa, on est presque les témoins d'un attentat-suicide…
Et on partage l'anxiété grandissante de Stone et son équipe, de plus en plus abattu sous ses moustaches à la Zapata. Il est épais, un peu voûté, vieillissant… et on le devine perdu, comme tous les autres, face au caractère inextricable de cette guerre de pierres, de nerfs et d'obus ou tout le monde ment avec plus ou moins de sincérité. En dehors de la terrible réalité quotidienne des hommes, des femmes et des enfants condamnés malgré eux à vivre dans cet enfer, ce qui est émouvant dans ce film c'est de voir comment une aussi grande gueule que celle d'Oliver Stone peut prendre, à presque 60 ans, des airs d'enfant perdu. Alors, arrivera-t-ils à rencontrer Arafat ? et parviendront-ils à quitter vivants l'enclave palestinienne ? Réponse dans un tout petit peu plus d'une heure…
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