PETITE SOLANGE

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Elle est adorable la jeune héroïne de Petite Solange d’Axelle Ropert. A 13 ans, cette bonne élève vit paisiblement dans une famille parfaite entre son parents et son grand frère qu’elle adore. Las, cette vie merveilleuse est menacée quand le mariage de ses parents commence à battre de l’aile et que la menace du divorce commence à pointer son nez. Solange va bientôt comprendre que la vie n’est pas toujours facile et qu’il faut composer avec des éléments qu’on ne peut pas contrôler surtout quand on est une adolescente sensible.

Petite Solange est le quatrième long métrage de fiction réalisé par Axelle Ropert après La Famille Wolberg (2009), Tirez la langue, mademoiselle (2013) et La Prunelle de mes yeux (2016). Elle a collaboré comme scénariste sur plusieurs films de Serge Bozon comme L’Amitié (1998), Mods (2003), La France (2004), Tip Top (2013) et Madame Hyde (2018).

Axelle Ropert a choisi Léa Drucker et Philippe Katerine pour incarner les parents de Solange parce qu’ils lui paraissaient idéaux pour camper les piliers de ce qu’elle considère comme une famille « presque standard, universelle ». Elle désirait des acteurs qui aient du piquant tout en restant ancrés dans le quotidien.

Pour Petite Solange, Axelle Ropert a volontairement choisi le ton du mélodrame. Elle aime pleurer au cinéma et voulait faire un film tendre et cruel sur une séparation. Son souhait était de fouiller les blessures oubliées de l’enfance en grattant la carapace adulte et de mettre à nu la part enfantine et fragile qui demeure en nous. Elle voulait montrer l’effet que peut avoir un divorce sur une enfant.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UNE SEMAINE SUR DEUX (ET LA MOITIÉ DES VACANCES SCOLAIRES) (Ivan Calbérac décrit la difficile adaptation d'une adolescente confrontée la garde alternée après le divorce de ses parents.) ou encore KRAMER CONTRE KRAMER (Meryl Streep et Dustin Hoffman se déchirent dans ce drame de Robert Benton où ils se disputent leur fils après leur divorce.).

Petite Solange a remporté le Prix Jean Vigo en 2021. Avant de choisir Jade Springer pour le rôle principal de Petite Solange, Axelle Ropert avait donné des indications très précises à sa directrice de casting Joanna Grudzinska. Elle ne voulait pas d’une jeune fille qui ne serait que mignonne. Elle devait aussi être capable de se couler dans sa mise en scène. Il fallait trouver une adolescente qui soit à la fois mélancolique comme Jean-Pierre Léaud dans Les quatre cents coups de François Truffaut et énergique comme Charlotte Gainsbourg dans L’Effrontée de Claude Miller. Lors du casting, la cinéaste a demandé à Jade Springer de chanter  Mon amie la rose de Françoise Hardy a cappella. C’est après l’avoir entendue qu’elle l’a sélectionnée. Jade Springer était âgée de 14 ans au moment du tournage.

La musique occupe une place primordiale dans le film car la réalisatrice estime qu’elle est intrinsèquement liée au mélodrame. Elle a écrit son film en écoutant beaucoup de chansons qui lui faisaient venir les larmes aux yeux. Elle avait ainsi créé ce qu’elle surnomme la « bande-son cachée » de son film. Danny Kaye, Les Beach Boys, Procol Harum, Daniel Johnston, Mark Hollis et Townes Van Zandt l’ont accompagnée pendant l’élaboration du scénario. Elle a ensuite travaillé très en amont avec le compositeur Benjamin Esdraffo. Elle lui avait donné comme modèle la bande-son de White Dog de Samuel Fuller, composée par Ennio Morricone. Elle aimait les sonorités poignantes, volontairement monotones de cette mélopée douloureuse et angoissée. 

Petite Solange a été tourné à Nantes. Mais Axelle Ropert insiste sur le fait que ce choix n’est un hommage au cinéma de Jacques Demy. Elle a pensé aux Quatre cents coups de François Truffaut bien plus qu’aux comédies musicales du réalisateur nantais. Elle trouvait que la ville lui permettait de laisser son héroïne se perdre dans ses rues de façon anonyme tout en offrant une ouverture vers la mer. Elle a tenu à ce que Petite Solange soit une histoire qui respire offrant une part lumineuse qui est aussi représentée par les références à l’Italie. La réalisatrice cite aussi L’Incompris de Luigi Comencini parmi les œuvres qui l’ont inspirées.

"Donner la vie, la détruire et la laisser se reconstruire" tel est le credo d'un grand nombre de familles. Axelle Ropert nous invite à découvrir une des nombreuses manières d'y parvenir au travers des yeux de Petite Solange, âgée de 12 ans, en pleine transition adolescente, ...

Ce qui fascine c’est l’exactitude avec laquelle Axelle Ropert parvient à bannir tous les pièges du drame. Le détachement n’est en aucun cas quelque chose d’idéal : la déflagration de la vie d’amoureux se fait dans la nuance, sans agitation courroucée ou sans dialogues ...

Avec Petite Solange, Axelle Ropert réussit le pari risqué que de filmer un drame — ici, la séparation d’un père et d’une mère — banal au premier abord, mais le rend intéressant en le filmant du point de vue immature et insouciant de Solange, une jeune fille de treize ...