PHANTOM OF THE PARADISE

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Au début des années 70, Brian De Palma a eu l’idée de Phantom of the Paradise en entendant une chanson des Beatles en version musique d’ascenseur. Il s’est alors demandé ce que pourrait donner une grande chanson déclinée dans des styles musicaux différents, du rockabilly au hard rock en passant par la pop. Là-dessus, il a trouvé une trame narrative en mélangeant le Fantôme de l’opéra, le portrait de Dorian Gray et Faust, le tout assaisonné d’éléments de Frankenstein et de La barrique d’amontillado.

Le Phantom of the Paradise était né, avec cette histoire d’un compositeur dont un producteur maléfique vole la musique pour la faire jouer par dans sa salle de concert appelée le Paradise. En pleine mode de rock décadent, Brian De Palma a fait appel au compositeur Paul Williams pour écrire la partition de cet opéra rock, et incidemment jouer le rôle de Swan.

Le résultat est un triomphe de mise en scène baroque, qui n’a pas connu immédiatement le succès espéré, mais s'est quand même constitué un public d'adorateurs fervents.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE FANTÔME DE L'OPÉRA (L'une des influences majeures du film de De Palma) ou encore ROCKY HORROR PICTURE SHOW (Même ambiance musicale, baroque, décadente et horrifique).

Brian De Palma et son producteur Ed Pressman croyaient avoir fait une bonne affaire en vendant les droits du Phantom of the Paradise à la Fox pour un bon prix, mais une accumulation de procès et de tracas juridiques pour plagiat ont obligé les auteurs à payer les ayants droits, tandis que le studio revoyait son offre à la baisse. Il a notamment fallu payer Universal parce que le scenario était manifestement inspiré du Fantôme de l’opéra, et le label de Led Zeppelin Swan song avait obligé la production à changer le nom du label de Swan. S’il avait eu plus de temps, De Palma aurait pu gagner ses procès et économiser de l’argent, mais il a préféré payer pour que le film se fasse. Fox y croyait et l’a sorti en grande pompe. Malheureusement, le film a fait des scores décevants aux Etats-Unis, avant de cartonner au Canada et en France, où il est resté à l’affiche pendant des années.

Parce que Phantom of the Paradise est un mélange complexe de film d’horreur, de film musical et de comédie, Brian De Palma  avait essayé de mettre toutes les chances de son côté en suggérant cette nature composite dès le prologue en voix off, dit par Rod Serling, le créateur de la série télé la Quatrième dimension. Une scène d’audition est directement inspirée d’une séquence des Chaussons rouges de Michael Powell, que Brian De Palma considère comme un des plus grands films sur la création artistique. Quand au personnage de Swan, il est inspiré en partie de Howard Hughes, un homme obsédé par le contrôle absolu, qui a fini par s’isoler progressivement du reste de l’humanité. Un autre modèle était Hugh Hefner, le patron de Playboy.

A l’exception des scènes d’intérieur, tournées en studio à Los Angeles, et de quelques extérieurs tournés à New York, la majorité du tournage s’est déroulé dans une vieille salle de cinéma de Dallas. Jack Fisk, le décorateur de Badlands de Terrence Malick, y a aménagé toutes les déclinaisons d’un auditorium, aussi bien en studio d’enregistrement qu’en salle de concert. C’est le producteur Ed Pressman qui a mis le décorateur en contact avec Brian De Palma. Sissy Spacek, le femme de Jack Fisk, est créditée comme décoratrice de plateau. Deux ans plus tard, elle jouera le premier rôle de Carrie.

Quand on dit film culte rock, on pense le plus souvent au génial Rocky Horror Picture Show. Soit. Mais ce serait oublier bien vite qu'un an avant, un Brian De Palma pas encore auréolé du succès de "Carrie" avait mis en scène LE film culte par excellence. Volontairement kitsch, ...

Regarder Phantom of the Paradise, c’est avaler d’un trait un cocktail explosif préparé par un barman sans scrupules et survolté, ayant versé dans un shaker rococo plastique à froufrous le contenu de bouteilles emblématiques étiquetées "mythe de Faust", "fantôme de ...

J'ai un poil de sourcil blanc. Déconne pas, c'est sérieux. J'ai peur. Dans peu de temps, j'aurai sûrement un sourcil tout blanc. Un tout blanc et un autre tout noir. Oui je t'ai pas dit, j'ai deux sourcils en fait. Les gens vont commencer à me regarder comme une bête de foire, ...