PHOTO DE FAMILLE

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On dit qu’en France tout commence et tout termine par une chanson. Photo de Famille offre une variante puisque cette histoire commence et se termine par un enterrement. Attention, nous sommes sur un terrain de comédie. Douce amère certes, car c’est d’abord de ses petits malheurs qu’on tend à rire ici.

Photo de Famille est ce qu’on appelle un film choral, avec sa demi-douzaine de personnages qui à tour de rôle assurent la voix leader. On est à Paris, en milieu petit-bourgeois et on assiste à la décomposition d’une famille standard, où chacun tente de faire contre mauvaise fortune bon coeur autour d’une grand-mère, qui après avoir perdu son mari perd progressivement la tête...

Cécilia Rouaud réalise à cette occasion son second long métrage, six ans après la sortie de Je me suis fait tout petit qui était déjà une histoire de famille dysfonctionnelle. “J’ai l’impression qu’on finit tous par y revenir confie la réalisatrice dans le dossier de presse du film et qu’on ne s’en sort pratiquement jamais”. Cette fois Cécilia a eu envie de mettre en scène un film qui raconterait comment, potentiellement, on pourrait se sortir d’une histoire de famille…" Allez, prenez des notes, car tout n’est peut-être pas perdu donc !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE GOÛT DES AUTRES (2000) (Le film d'Agnès Jaoui reste un modèle et un point de repère pour nombre de films choraux écrits depuis en France.) ou encore RUE MANDAR (2013) (L'histoire d'une famille dysfonctionnelle dont les tensions s'avivent à la disparition d'un parent qui les incite eux-aussi à se rapprocher...).

Photo de famille est construit comme une vaste séance de psychanalyse collective où chacun des éléments de la famille provoquerait chez les autres le déclic nécessaire à une solution collégiale. C’est l’une des originalités de ce script, notamment inspiré par le cinéma de Woody Allen de l’aveu même de la réalisatrice, mais auquel il ne ressemble cependant pas. L’argument repose sur un socle dramatique auquel le maître new-yorkais ne recourt que très rarement. Cécilia Rouaud, au contraire, trouve sa signature dans ces petits moments de dépression ordinaire très finement observés et dans lesquels ses acteurs se livrent à fond.

C’était la seconde fois que Vanessa Paradis tournait sous la direction de Cécilia Rouaud. Son univers lui va bien et lui permet d’exprimer un talent très pur pour la comédie dans un registre complexe et sensible, ennemi de la mièvrerie. Photo de Famille est le vingt-troisième long métrage de Vanessa Paradis, depuis ses débuts dans Noce blanche de Jean-Claude Brisseau en 1989. Sa filmographie, bien que peu étoffée, compte quelques longs métrages majeurs voire audacieux, comme Elisa de Jean Becker, La fille sur le pont de Patrice Leconte, L’Arnacoeur de Pascal Chaumeil, ou plus récemment Chien de Samuel Benchetrit. 

Malgré une filmographie modeste jusqu’à la sortie de Photo de Famille, Cécilia Rouaud a déjà une longue carrière derrière elle. Fille du documentariste Christian Rouaud (réalisateur du drôlissime Tous au Larzac), Cécilia est tombée toute petite dans la marmite du cinéma, puisqu’elle a d’abord débuté comme actrice à l’âge de douze ans dans La fracture du myocarde de Jacques Fansten, avant d’être plus volontiers attirée par ce qui se passe derrière la caméra. A vingt-trois ans elle officiait un première fois comme assistante-réalisatrice sur Meilleur espoir féminin de Gérard Jugnot, qu’elle secondait aussi sur Monsieur Batignole, avant de faire de même pour Cédric Klapisch dans Ma part du gâteau.  

Bacri bien au-dessus que dans "Place Publique" - Cottin aux antipodes de "Larguées" - Des âmes en peine qui vous feront rire, mais surtout vous toucheront un peu, beaucoup, profondément, surtout si vous vous identifiez à elles.Habillement décomplexé, "Photo de famille" ...

Pour la petite anecdote, de nombreux critiques de cinéma ce sont retrouvé en grave crise existentielle On observe ainsi de nombreuses démissions et reconversions dans la profession suite au film Photo de famille. La cause étant que ce film réussi à émouvoir sans handicapés, ...

Je ne sais pas si Cecilia Rouaud, a puisé dans sa biographie personnelle, mais le fait est que ce film transpire l’authenticité. Si ce n'est pas le cas, double bravo. Histoire banale de relations familiales, tranche de vie entre de deux enterrements de la génération précédente, ...