POUR LES SOLDATS TOMBÉS

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En 2018, Peter Jackson créait la surprise en produisant ce documentaire sur la Première Guerre Mondiale, conflit qu’il dit avoir vécu par procuration. En effet, comme le lui a rapporté son père durant son enfance, son grand père, le Sergent William Jackson, soldat britannique, avait combattu en France en 1914. Le film lui est d’ailleurs naturellement dédié. 

Cependant, on voyait mal Jackson, porte drapeau du cinéma le plus spectaculaire, se contenter de proposer un énième travail mémoriel à partir d’archives. Les films de guerre sur cette période sont légion, il lui fallait faire la différence. Et il y est parvenu de façon éclatante, impressionnante même, jusqu’à nous laisser bouche bée. 

Le réalisateur du Seigneur des Anneaux a d’abord pioché dans six-cents heures d’archives mises à sa disposition par le Musée Impérial de la Guerre de Londres, ainsi que la BBC. Les images ont ensuite été restaurées avec un soin jamais atteint, puis colorisées à la main, ce qui renvoie au travail titanesque déjà réalisé en France pour la série. Cependant, le cinéaste néo-zélandais ne s’est pas arrêté là. Il a doté ces images d’une piste supplémentaire pour les sons d’ambiance, recréés en studio, ainsi que de dialogues “réels” reconstitués avec le concours des spécialistes qui avaient lu sur les lèvres des soldats filmés. L’illusion de les voir “revivre” ainsi sous nos yeux est troublante et concourt à faire du film une expérience émotionnelle rare et parfois même aussi étrange. Tous aux abris. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver 14-18 (1963) (Un film de Jean Aurel, le premier du genre sur cette période, à partir d'images d'archives.) ou encore LES SENTIERS DE LA GLOIRE (Sans doute LE film à voir pour illustrer le premier conflit Mondial. Signé Kubrick.).

Peter Jackson assure avoir eu “une meilleure compréhension” de ce que son grand-père avait vécu "après avoir réalisé ce long-métrage à part dans sa filmographie. Pendant un temps, il avait pourtant songé à en faire une oeuvre de fiction à partir de faits réels. En septembre 2016, il avait été vu dans le Nord de la France entrain de visiter les carrières Wellington et retracer les faits d’armes d’un soldat de l’armée néo-zélandaise, Tom Walsh, grand-oncle de son épouse Fran. 

En Angleterre le film a reçu un accueil exceptionnel. Dans The Guardian, le célèbre critique Peter Bradshaw parle d’une “expérience renversante qui produit un effet électrifiant. Les soldats recouvrent vie de façon étrange et hyper réaliste devant nos yeux, tels des fantômes convoqués en séance de spiritisme. Les visages sont inoubliables, les détails sont déchirants”. Si déchirants même que parfois le malaise n’est pas loin, car qu’il est troublant de voir certains de ces hommes rire, ou d’exprimer leur joie sincère de faire la guerre. 

En France, une toute petite partie de la presse a exprimé son malaise. Pour Les Inrocks, Jackson a offert “une sorte de son et lumière vaguement obscène”, tandis que Libération parle d’un “film détestable qui ne documente rien”. Et vous, vous en avez pensé quoi ?

Je ne vais pas vous rappeler à quel point je suis fan du Seigneur des Anneaux, je vous invite au cas où à aller jeter un oeil sur mes critiques pour vous faire une idée (mais pour info, j'ai un tatoo, bientôt un deuxième, sur le sujet, et je pars 1 mois en Nouvelle-Zélande ...

J'attendais beaucoup de Peter Jackson. Maître de fiction. Le réalisateur des œuvres de Tolkien a produit un documentaire honorable, aidé par la technologie et quelques idées de mise en scène. Le film déroule la vie de quelques conscrits anglais depuis l'annonce de déclaration ...

Le documentaire est un art délicat, tant celui qui s'y colle évolue constamment au bord du précipice, entre le risque perpétuel d'ennuyer poliment le spectateur ou de tricher, parfois malgré soi, avec la vérité historique. Peter Jackson semble, dans les premières minutes ...