RICHARD III

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L’Angleterre au milieu du XVe siècle, avec l’adaptation de l’une des pièces les plus célèbres de William Shakespeare. Où comment  Richard, duc de Gloucester, accède au trône d’Angleterre  sans reculer devant rien, ni les meurtres ni la duplicité, et comment une fois devenu roi sous le nom  de Richard III, il sera vaincu et tué au cours d’une bataille qui l’opposait à ses adversaires coalisés. Tel est l’argument repris avec fidélité en 1955 par l’acteur et réalisateur britannique Laurence Olivier pour son film, Richard III.

Il s’agit en fait de l’ultime volet d’une trilogie entamée en 1944 devant et derrière la caméra par Laurence Olivier, avec le spectaculaire Henry V et le mythique Hamlet, quatre ans plus tard.  Autant de rôles prestigieux que l’acteur avait d’abord incarné au théâtre avec sa propre troupe, dans les 30 et 40. Pour en assurer la réalisation, il avait contacté Carol Reed puis Alexandre Korda mais ces derniers lui opposèrent un refus amical, persuadés tous deux que Laurence Olivier devait réaliser lui-même ces adaptations qui lui tenaient tant à cœur.

Ainsi naquirent trois films dont Hamlet qui remporta pas moins de deux Oscars. Avec Richard III, Laurence Olivier signait la dernière grande production shakespearienne intégralement financée par le Royaume-Uni, Hollywood prenant ensuite le relais. Mais entrons sans tarder dans cette Guerre des Deux Roses qui va prendre fin sous nos yeux avec la disparition du dernier des Plantagenêt.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver RAN (La vision japonaise de l'univers shakespearien dans cette libre adaptation du "Roi Lear".) ou encore LOOKING FOR RICHARD (Comme Laurence Oliver, Al Pacino se fait aussi réalisateur pour tenter de cerner les multiples facettes du personnage de Richard III).

« On peut faire des enfants à l’Histoire, à condition qu’il soit beaux » avait coutume de déclarer Alexandre Dumas pour justifier ses petits arrangements avec la vérité des faits. Il en va de même pour Shakespeare qui dans son Henry V prit quelques libertés avec le destin de son personnage, allant même jusqu’à lui attribuer des meurtres qu’il n’avait pas commis. Laurence Olivier, de ce point de vue, conserve la trame dramaturgique initiale.

Des puristes reprochèrent cependant à Laurence Olivier de nombreuses modifications du texte original, à travers des tirades amputées, des inversions de scènes, des réductions diverses et même l’ajout de scènes inexistantes dans la pièce originale. A telle enseigne que les 25 premières minutes du film ne sont qu’un lointain reflet des premières pages de la pièce proprement dite. Mais Laurence Olivier garde l’essentiel : la vitesse d’une tragédie implacable menée tambour battant par Shakespeare.

Au centre du film, il y a incontestablement la performance de l’acteur Laurence Olivier dans l’un des rôles de méchant les plus célèbres du répertoire britannique. Pour incarner ce personnage monstrueux, il a modifié son nez à l’aide d’une prothèse, adopté une perruque noire aux cheveux mi- longs et enlaidi son apparence physique, ou bien encore modifié sa voix pour la rendre presque fluette. Il devient ainsi ce roi bossu et ricanant, imposant à tout jamais son image, ses mimiques et ses postures.

Laurence Olivier avec cette adaptation de Shakespeare tente de récidiver le formidable succès de son Hamlet. Il y parvient presque car Richard III n'est certes pas le meilleur texte de Shakespeare mais comporte tout de même son lot de trahisons, des manipulations, de monologues ...

L’alliance de la laideur morale et physique, la ruse sur les moyens sans intelligence de la fin, le mystérieux désir de pouvoir pour lui-même, la destruction de vies humaines pour rien, l’itinéraire de Richard vers le trône et l’aveuglement sur les conditions de sa ...