RISING FROM ASHES

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« Tu peux laisser derrière toi ce qui te poursuis mais pas ce qui se passe en toi » dit un proverbe rwandais avant le début de ce documentaire sur la première équipe cycliste du pays. Deux organisations caritatives, Gratis 7 Media Group et Project Rwanda, ont produit Rising From Ashes sur une période de six ans.  Le budget de 800 000 dollars du film a été entièrement financé par des dons ce qui fait que les auteurs n’ont pas eu à puiser dans les réserves des associations.

Depuis 2005, Project Rwanda prend soin de  ses athlètes qui sont, pour la plupart, des rescapés du génocide de 1994. La plupart d’entre eux étaient dans un état de malnutrition avancée, étaient analphabètes et vivaient dans la misère. Project Rwanda leur a fourni une salaire trois fois supérieur à la moyenne nationale, leur a permis de suivre des cours d’alphabétisation et de  recevoir des soins médicaux réguliers tout en s’entraînant pour participer à des compétitions aussi prestigieuses que le Tour de France. 

L’acteur Forest Whitaker, lauréat d’un Oscar pour Le dernier roi d’Ecosse en 2007, a accepté de commenter ce film qui a été présenté au siège parisien de l’Unesco le 8 juillet 2013 en plein cœur du Tour de France. Il a été séduit par le message d’espoir qui se dégageait de l’ensemble du documentaire souhaitant gommer l’image de violence du Rwanda pour montrer le pays tel qu’il est vraiment.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver KIGALI, DES IMAGES CONTRE UN MASSACRE (10 ans après avoir assisté au début du génocide rwandais, le documentariste Jean-Christophe Klotz retourne sur place. Pour mieux comprendre les événements à la source de "Rising from ashes".) ou encore LE PRIX DE L'EXPLOIT (Deux frères (dont Kevin Costner) participent à un course de vélo à travers les montagnes Rocheuses. Un film grandiose et garanti sans dopage.).

C’est en 2005 que le réalisateur T.C. Johnstone  a entendu parler des cyclistes du Rwanda pour la première fois. Il s’est rendu sur place avec Tom Ritchey, l’inventeur du vélo tout-terrain. Epatés par les performances des sportifs, ils ont convaincu l’ancien coureur Jock Boyer de se lancer dans l’aventure avec eux. Au départ, ce dernier n’était pas convaincu par le projet. Il l’estimait trop coûteux et préférait que l’argent soit utilisé pour l’équipe. Il a mis deux ans avant de finir par comprendre l’impact positif que Rising from Ashes pouvait avoir sur son travail et ses coureurs. 

Le tournage du film a duré plus de six ans s’arrêtant à la participation du Rwandais Niyonshuti aux Jeux olympiques de Londres en 2012. Le film insiste sur l’amitié que ce dernier a nouée avec Jock Boyer. Les deux hommes se sont rencontrés à un moment clef de leur existence. Boyer venait de sortir de prison après avoir été condamné pour agression sexuelle sur un mineur. Niyonshuti avait perdu une soixantaine de personnes de sa famille pendant le génocide. Il considère Boyer comme un père et un frère. 

T.C. Johnstone et le producteur Greg Kwedar en ont bavé pour donner vie à ce documentaire. Pluies torrentielles, embouteillages, barrière de la langue et  curiosité du public rwandais ne leur ont pas facilité la besogne tandis qu’ils devaient gérer les motos, voitures et hélicoptères censés filmer les cyclistes. Le film a été présenté dans de nombreux festivals internationaux et plusieurs coureurs ont aidé à le promouvoir dans le monde entier. Ils sont particulièrement fiers du résultat.