SEA, NO SEX AND SUN

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Trois hommes de générations différentes, confrontés à leurs désirs, pas toujours satisfaits, pendant des vacances au bord de mer... Plutôt insatisfaits même comme le dit bien le titre qui joue, avec malice, avec le titre de la chanson chaude de Gainsbourg. Car, dans cette première réalisation du scénariste Chistophe Turpin, très remarqué pour son scénario de Jean-Philippede Laurent Tuel en 2006,  l'été n'est pas si chaud et d'abord parce que ces vacances se passent en Bretagne, à Carnac-Plage !

Comment rendre particulièrement attachante une comédie de bord de mer ? En la trempant dans un joli bain de mélancolie; en faisant, donc, du sexe, une péripétie balbutiante, et presque superflue; et en s'appuyant sur des comédiens tout en finesse. On est toujours content de retrouver Julie Ferrier qui, comme dans Didine de Vincent Dietschy, montre une face plus dramatique en épouse jalouse.

Mais ce sont les hommes qui s'imposent, puisqu'ils sont les héros de cette petite ronde des désillusions. Antoine Duléry, loin de son rôle de Camping même s'il est aussi en short, rend tout tendre son personnage en proie au démon de midi et qui tient à renouer le contact avec ses deux enfants.

Cela fait drôle de retrouver Arthur Mazet, le petit Guillaume de Nos jours heureux de Eric Toledano et Olivier Nakache : il est parfaitement crédible en jeune homme pas très à l'aise avec les filles.  Et surtout, il y a Fred Testot : en trentenaire vacancier déjà nostalgique de ses vertes années, il prouve à nouveau l'ampleur de son registre d'acteur, à la fois doux et amer. Vous reprendrez bien des vacances avec trois mecs aussi sympas ? 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver 15 AOÛT DE PATRICK ALESSANDRIN (Trois hommes se retrouvent obligés de s'occuper des gosses parce que les mères font la "grève" le week end du 15 août, ce qui donnent, forcément, des crises, des éclats de rires et de la tendresse.) ou encore LES MARIS, LES FEMMES, LES AMANTS (Les femmes restent à Paris et les pères partent en vacances à l'île de Ré avec les enfants. Jolie peinture de vacances à la plage, douce et iodée, avec un casting choral délicieux comme sait en concocter Pascal Thomas.).

Ah les comédies de bord de mer ! Il y en a autant que de galets sur les plage de France ! Et qu'est-ce qu'on fait sur la plage ? On drague, on vanne, on s'occupe des mômes, et on pleure, aussi... Dans Camping de Fabien Onteniente, qui, en 2006, réconcilia des millions de Français avec les vacances pastis-benco, les Gatineau finissent par faire tente à part au camping des Flots bleus sur la côte Atlantique.

Dans 15 août de Patrick Alessandrin en 2001, Richard Berry, Jean-Pierre Darroussin et Charles Berling, trois hommes aux conceptions éducatives très différentes rejoignent, le week-end du 15 août, leurs femmes à La Baule. Et se retrouvent seuls avec les gosses ! Comment gérer sa fllle ado en maillot ? il y a de la crise dans l'air...

Même ambiance, mais en plus poétique, chez Pascal Thomas dans Les maris, les femmes, les amants, en 1989, un classique du joli film de vacances, où pendant les vacances d'été, des maris s'occupent seuls de leurs enfants sur l'île de Ré, alors que leurs épouses sont restées à Paris. Avec trois acteurs délicieux : Michel Robin, Jean-François Stévenin et le regretté Daniel Ceccaldi, grand fidèle de Pascal Thomas. Et une actrice débutante du nom de Ludivine Sagnier ! On peut aussi avoir des vacances douces- amères comme les filles de Richard Berry et Nathalie Baye qui se déchirent pendant les vacances à la plage en juillet 1958 dans La Baule-les-Pins, le film de Diane Kurys sorti en 1990.

L'Atlantique, décidément, inspire les cinéastes comme le dessinateur de BD passé à la réalisation Pascal Rabaté dans Ni à vendre ni à louer, drôle de petit film choral... sans paroles où se croisent Jacques Gamblin, Maria de Medeiros ou François Morel. Un portrait de groupe de toutes origines sociales pendant un week end à la mer plein de petites joies et de petites souffrances.  
Inutile de revenir sur Les petits mouchoirs, film de vacances entre rires et larmes, avec lequel Guillaume Canet a explosé le box office.

Mais on peut aussi revenir aux classiques et à la... Côte d'Azur avec "Bonjour tristesse", l'adaptation du premier roman de Françoise Sagan par Otto Preminger. St Tropez, le farniente de luxe, David Niven, Deborah Kerr et surtout Jean Seberg dans le rôle de la jeune Cécile qui découvre la tristesse, l’été, dans une superbe villa entourée de pinèdes et donnant sur la mer. Ben oui, les flots bleus ne servent pas seulement de décor aux comédies, il donne aussi des mots bleus et des maux de coeur...