SILENCE

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C’est l’histoire de prêtres catholiques portugais qui accostent dans le japon médiéval pour tenter de soutenir les chrétiens persécutés. Ça ne vous rappelle rien ? Si bien sûr « Silence » de Martin Scorsese en 2016.

Sauf que le cinéaste américain s’est inspiré d’un livre et d’un film japonais pour y faire ses évangélisations personnelles. C’est l’oeuvre nipponne, originelle donc, que nous allons voir maintenant, un film de Masahiro Shinoda sorti en 1971.

Voici donc une lecture et une transposition du martyr christique, avec chemins de croix, tentation et 30 deniers, en version kimono, et, au passage, une réflexion sur le pouvoir et l’universalité.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA RELIGIEUSE (Parce que certains ne souhaitent pas faire parti des rangs du christianisme) ou encore SILENCE DE MARTIN SCORSESE (Parce que 40 ans plus tard le grand Scorsese en refait une adaptation).

A l’origine il y a donc un roman de Shusaku Endo paru en 1966. « Silence » est signé d’un auteur considéré comme le Graham Greene nippon. Shusaku Endo qui, par ailleurs signe le scénario, était catholique, francophile, -il avait fait ses études en France- et la plupart de ses livres ont été adapté au cinéma par des japonais, le plus célèbre d’entre eux étant Masaki Kobayashi, le cinéaste de Hara-Kiri.

Historiquement la persécution des chrétiens au Japon dure trois siècles entre la fin du 16ème et celle du 18ème. L’action du film se passe au 17ème, quand la plupart des chrétiens dissimulent leur culte, sous peine d’être battus dans le meilleur des cas ou crucifiés dans le pire. A ce propos, la cérémonie d’abjuration montrée dans le film, qui consiste à fouler au pied une représentation pieuse, est authentique.

L’affiche du film s’inspire de la vague, fameuse estampe de Hokusai, laquelle vague s’apprête à submerger trois croix. Une allusion à une des scènes fortes du film. Le film de Shinoda fut présenté au festival de Cannes en 1972 mais ne fut pas distribué en France. Le rôle principal est tenu par David Lampson, un américain totalement inconnu au bataillon. Comme d’ailleurs le cinéaste Masahiro Shinoda dont l’oeuvre, - une trentaine de longs métrages- n’est guère sortie de l’archipel. Il fut assistant de Ozu et entre 1960 et 2003 a produit régulièrement des oeuvres dont la plupart restent à découvrir. Les missionnaires du cinéma japonais ont encore du boulot.

La Révélation attendra … contrairement aux spoils De son aveu même, Silence est pour Scorsese l'aboutissement d'un parcours spirituel, d'un croyant qui aura interrogé sa foi tout au long de sa vie et ce depuis sa jeunesse. En ce sens, le film s'apparente à de véritables ...

Dieu et l’humanité ressemblent à deux amants qui, ayant fait erreur sur le lieu de rendez-vous, ne se rejoignent jamais. Je ne pouvais pas ne pas commencer avec cette phrase magnifique de Simone Weil – une comparaison terriblement triviale. Plutôt qu’un silence de ...

Avec Silence le réalisateur mène ici à bien un projet de presque trente ans portant à l'écran le roman de l'écrivain (catholique) japonais Shūsaku Endō qui lui avait été recommandé par un révérend protestant libéral à la sortie de sa "Dernière tentation du Christ" ...