SIX FEMMES POUR L'ASSASSIN (VERSION RESTAURÉE)

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Des mannequins d’un atelier de couture sont assassinées par un « maniaque sexuel » comme on disait à l’époque. L’époque? 1964 en Italie où Mario Bava, grand maitre du fantastique et de l’horreur, trucide de la jeune fille à l’écran.

Dans une atmosphère très baroque de château surchargé en motifs décoratifs, rode un tueur sans visage, qui est-il? Que veut-il? Au fond peu importe, du moment qu’il nous fait sursauter.

Bava, dans un opéra cathartique, crée avec ce film un genre typiquement italien qui va faire couler beaucoup d’encre et de sang, à Cineccita et ailleurs: le giallo. En plus, avec dans le rôle principal, Cameron Mitchell, vétéran hollywoodien venu flairer l’air de Rome. Les amis, en route pour le carrousel des maléfices.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'OISEAU AU PLUMAGE DE CRISTAL (Dès son premier film, Dario Argento s'inscrit dans la continuité du giallo à la Bava, avec son tueur au couteau habillé de cuir noir.) ou encore THE PHANTOM THREAD (Parce que Paul Thomas Anderson reconstitue avec un soin maniaque l’atmosphère d'une maison de haute couture des années 60, sur laquelle plane une certaine angoisse.).

« Six femmes pour l’assassin » de Mario Bava, sans être tout à fait le premier giallo recensé, est probablement l’étalon du genre. Qu’est-ce que le giallo? demande le jeune cinéphile au fond de la classe. Une école italienne qui décline dans ses oeuvres trois pulsions basiques: le mystère, le sadisme et les soutiens-gorges. Le tout dans une esthétique expressioniste, des couleurs saturées, des prises de vues à fort contraste, un montage à effets. Le Moïse du giallo fut Hitchcock et son art de théatraliser le meurtre. Giallo en italien signifie jaune, comme l’étaient les couvertures des romans policiers transalpins. Ce genre qui a sévi une bonne vingtaine d’années dans le cinéma local a été porté par deux maîtres: Bava et le grand Dario Argento.

Au départ Bava fait les beaux arts et en sort expert en peinture. Ça se verra dans son travail sur la lumière. Il devient ensuite un des directeurs de la photo les plus convoités d’Italie. Il éclaire les films de Rosselini, Risi, Jacques Tourneur ou Fredda. Enfin, en 1956, il est amené à remplacer Fredda sur le tournage des Vampires. A 42 ans il ne lâchera plus la caméra. « Six femmes… » a été tourné à Cineccita en six semaines entre novembre 1964 et Janvier 1965. C’est la troisième collaboration du cinéaste avec Cameron Mitchell après deux films de vikings.

« Six femmes pour l’assassin » est remarquable par ses excès. Les couleurs, le capharnaüm du décor, mais aussi l’uniforme du tueur. C’est un homme littéralement sans visage, ganté et dont l’arme est un fétiche. En inventant la panoplie du tueur en série, Bava, héritier du grand guignol prépare l’émergence du slasher dont le tueur est souvent masqué, et méthodique. Le crime devient dénué de raison, rituel et anonyme. C’est dire que le giallo bien plus qu’un genre est une esthétique. Une sorte de gothique flamboyant.

Certains courants se construisent progressivement, exigent une phase de maturation pour atteindre un apogée. D’autres, au contraire, s’imposent d’emblée et, dès les origines, définissent tout un cahier des charges qui fera référence par la suite. C’est le cas avec ...

Des mannequins de cire endossant leurs rôles, au sens propre comme au figuré, au point d’être réduites à des silhouettes désarticulées, au fur et à mesure de leurs rencontres avec un boucher élégamment vêtu, dont le visage est masqué derrière un tissu innocent, telle ...

La comtesse Como dirige à Rome un institut de haute couture. L'un de ses mannequins est retrouvée assassinée. Ce n'est que le début d'une longue série de meurtres. Six femmes pour l'assassin (Sei donne per l'assassino) est un Giallo italien de Mario Bava de 1964. Il s'agit ...