STEPHEN KING'S DOCTOR SLEEP

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Vous vous souvenez probablement de Danny Torrance, le fils de Jack Torrance, l’écrivain possédé qui a fini congelé dans un labyrinthe du jardin de l’hôtel Overlook. Danny « Redrum » Torrance a le Shining, un don mediumnique hyper puissant. Et ça ne s’est pas arrangé en grandissant.

Alcoolique comme son père, Danny aide désormais les mourants à passer dans l’au-delà. Mais par télépathie, il rencontre Abra, une jeune fille elle aussi détentrice du Shining qui lui demande de l’aide. Car des méchants réunis sous le nom de Nœud vrai se nourrissent des pouvoirs d’enfants qu’ils assassinent.

Doctor Sleep réussit à être à la fois la suite du roman Shining de Stephen King et la suite de son adaptation peu fidèle par Kubrick. Avec Ewan McGregor dans le rôle principal et Mike Flanagan, le créateur de The Haunting of Hill House derrière la caméra, vous êtes entre de bonnes mains.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver CA CHAPITRE 2 (Les héros de CA CHAPITRE 1 ont bien grandi dans CA CHAPITRE 2.) ou encore TRAINSPOTTING 2 (Ewan McGregor joue, dans TRAINSPOTTING 2 comme dans DOCTOR SLEEP, les héros vieillissants pour des histoires au long cours.).

Vous n’avez pas eu la berlue, c’est bien Henry Thomas, soit le Elliott de E.T., qui endosse, à la place de Jack Nicholson, le rôle de Jack Torrance, dans la scène du bar, reprise du Shining de Kubrick. La carrière d’Henry Thomas n’a pas toujours été exemplaire mais dans les années 2010, il est revenu sur le devant de la scène, grâce à Mike Flanagan. En 2016, il lui offrait un rôle dans Ouija : les origines, puis dans Jessie – autre adaptation acclamée d’un roman de Stephen King –, dans la série adorée The Haunting of Hill House et sa suite Bly Manor. Des rôles toujours complexes qui lui ont permis d’affirmer un talent qu’on avait fini par oublier. De cette scène dans Doctor Sleep, Mike Flanagan a dit : « Je crois que ce sera sans doute la scène la plus controversée du film... mais c’est aussi celle qui m’a donné envie de le réaliser ».

Vous avez aussi reconnu Jacob Tremblay, vu dans Room ou Ma vie avec John F. Donovan, dans le rôle du petit garçon qui se fait assassiner par Rose. La scène est, des mots-mêmes de Mike Flanagan, l’une des séquences les plus difficiles qu’il ait eu à diriger, car l’horreur pure doit avoir lieu hors des cadres et se révéler par le son. « Ce qui, au final, rend la scène encore plus dure à regarder, dit-il. On ne voit rien. On entend. Et c’est la performance de Jacob qui rend le tout si horrifique. Ce que vous avez pu voir est bien moindre que ce qu’on a filmé et que ce que Jacob a joué. » À la fin de la prise, toute l’équipe est impressionnée par la puissance de la performance de l’acteur, 12 ans au moment du tournage. « Mais lui s’est levé, se souvient Flanagan, il a rigolé, fait un high-five à son père et est allé manger une barre chocolatée au buffet. » Mike Flanagan et Jacob Tremblay avaient déjà travaillé ensemble sur le film fantastique Ne t’endors pas.

Si Stephen King détestait ce que Kubrick avait fait de son roman, il n’a en revanche pas tari d’éloges pour le travail qu’a effectué Mike Flanagan sur Doctor Sleep. Il aime de toute façon beaucoup le réalisateur, à qui il avait déjà eu à faire sur le film Jessie, inspiré de son roman. « J’ai aimé tous ses films. J’ai lu le scénario de Doctor Sleep très très attentivement et je me suis dit : ‘tout ce que j’ai toujours détesté chez Kubrick est totalement racheté avec ce film.’ » Un hommage fort.

Stephen King, lorsqu'il avait écrit "Doctor Sleep", avait pris grand soin de tenir sa fiction et ses personnages à distance de l'hôtel Overlook, préférant explorer d'autres thèmes, relativement nouveaux, comme le vampirisme, ou classiques chez lui, comme le rapport au père ...

Doctor Sleep pourra manifester un double symptôme de notre temps. Il sera tout d'abord une nouvelle occasion de rabâcher, pour les vieux grincheux, que l'on n'invente plus grand chose aujourd'hui et que l'on se contente de revisiter ou d'émuler les mythes histoire d'exalter ...

Avec Doctor Sleep, Mike Flanagan avait une lourde pression sur les épaules : donner suite au film de Stanley Kubrick et se réapproprier l’oeuvre de Stephen King. Chose qu’il arrive à faire grâce à son amour pour le cinéma de genre et une mise en scène inventive. Bizarrement, ...