SUR QUEL PIED DANSER

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Alors que Julie pense décrocher un CDI dans une fabrique d’escarpins de luxe, un plan social vient chambouler ses rêves de stabilité. Il lui faut entrer en lutte aux côtés de ses nouvelles collègues révoltées ou bien faire profil bas pour conserver son emploi. La jeune femme ne sait donc sur quel pied danser. Mais la vie et l’amour vont se charger, chansons à l’appui, de lui montrer la bonne voie à prendre… Tel est le point de départ de Sur quel pied danser le premier film écrit et réalisé conjointement par Paul Calori et Kostia Testut, ou plus précisément de la « comédie musicale et sociale » comme l’indique l’affiche du film.

C’est, comme bien souvent, un court métrage qui est à l’origine de ce premier long métrage. Sortis tous deux de la même promotion de la prestigieuse école de cinéma la Fémis, Paul Calori en réalisation et Kostia Testut en scénario  ont répondu à une commande d’Arte pour réaliser un petit film sur le thème « Vous êtes virés ». Une mini-comédie musicale sur fond de lutte sociale est ainsi réalisée, préfigurant ce qui neuf ans plus tard sera Sur quel pied danser. Ou comment faire chanter sur grand écran des ouvrières en grève.

Cinéphiles avisés, les deux auteurs et réalisateurs du film revendiquent haut et fort deux inspirations pour le moins prestigieuses. Avec en premier lieu le film de Jacques Demy, Une chambre en ville dont la scène d’ouverture fait s’affronter en couplets et refrains des manifestants et des CRS. Avec également un film de Stanley Donen, Pique nique en pyjama, qui a lui aussi pour cadre un conflit social dans un atelier de confection. Mais reconnaissons cependant que ce détonnant mélange des genres reste une exception dans le paysage cinématographique mondial. Rejoignons donc sans tarder ces chaussures enchantées !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UNE CHAMBRE EN VILLE (Jacques Demy mélange lui-aussi mouvement social et comédie musicale : il raconte en chansons une grève au chantier naval de Nantes.) ou encore WE WANT SEX EQUALITY (Parce que des ouvrières anglaises y font mai 68 à leur manière et demandent un salaire égal pour tous et toutes.).

Mais pourquoi donc avoir choisi une usine de  chaussures de luxe comme décor principal de cette comédie ? A cela trois solides raisons répondent les deux auteurs de Sur quel pied danser. D’abord expliquent-ils, la chaussure est un marqueur social : « Montre-moi tes chaussures, je te dirai à quelle classe sociale tu appartiens. » Ensuite, rien de tel qu’une chaussure pour porter la chorégraphie, y compris érotique, d’une comédie musicale. Enfin, ils souhaitaient ancrer leur scénario dans un bassin industriel bien réel et c’est en effet le cas de celui de la ville de Romans-sur-Isère qui connut son heure de gloire dans ce domaine aux confins de l’artisanat et de l’industrie.

Depuis « La Révolte des ouvrières » jusqu’à la « Bossa du Big Boss », en passant par « La Complainte de la précarité » pas moins d’une dizaine de chansons composent la bande originale du film. Majoritairement mises en musique par Olivier Daviaud qui a notamment composé les BO des films Gainsbourg, vie héroïque et Le Chat du Rabbin, elles sont écrites et pour certaines d’entre elles également composées par la fine fleur de la chanson française actuelle : Jeanne Cherhal, Albin de la Simone, Olivia Ruiz, Agnès Bihl, Clarika et Polo.

Enfin, cette comédie musicale fait comme il se doit la part belle aux chorégraphies qui accompagnent chaque chanson et donc chaque moment important du film. Paul Calori et Kostia Testut ont fait le choix d’en confier l’exécution non à des comédiennes qui dansent mais à des danseuses qui jouent la comédie. Un casting de danseuses professionnelles a donc été organisé en Rhône-Alpes, la région de tournage du film. D’où à l’écran, une véritable perfection formelle de ces instants dansés par des artistes venues d’horizons très divers.

Drôle de surprise que ce film, que j'ai vu parce qu'il me semblait aussi prometteur que catastrophique. Ce n'est pas vraiment ce que j'aurai imaginé, et plutôt dans le bon sens du terme. Ce qui me rend peut-être plus enthousiaste que prévu.... L'histoire est assez convenue ...

Besoin de fraîcheur en cette soirée d'été, je me suis donc précipité sur le premier film qui passait. Et le hasard fait bien les choses car ce film est la définition même de la fraîcheur. Comédie musicale française (textes/musiques de Clarika, Olivia Ruiz, Albin de la ...