SUSPICIONS

en VOD

Une fois de plus, Keanu Reeves endosse le costume du détective forcé d'agir dans un contexte d'adversité extrême. Cette fois, il est en deuil de sa femme, et il vient de perdre  son équipier, tué dans des circonstances mystérieuses.  L'enquête, qui démarre comme une banale affaire de corruption, le met sur la piste d'une latino-américaine dévote, et l'intrigue prend une dimension totalement différente.

A l'origine, l'histoire était centrée sur le personnage féminin, et le détective jouait un rôle périphérique, mais la production a décidé  de mettre en avant Keanu Reeves, et ce qui était au départ un thriller surnaturel  compliqué d'une intrigue policière s'est transformé en enquête criminelle avec des éléments surnaturels.

Ce n'est pas la première fois que Keanu Reeves est confronté à l'actrice Ana De Arnas puisqu'elle jouait l'une des deux intruses de Knock knock, la comédie horrifique d'Eli Roth. Cette fois, elle interprète un personnage beaucoup plus vertueux de mère de famille à la fois mystérieuse et mystique.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver AUX YEUX DE TOUS (Même contexte d'enquête policière, cette fois avec une équipe d'enquêteurs ébranlée par le meurtre de la fille de l'un d'eux.) ou encore RÉGRESSION (Un policier enquête dans un milieu religieux qui croit à des manifestations surnaturelles.).

Suspicions est un exemple typique de projet contrarié dont la première victime a été le metteur en scène et auteur du scénario, Gee Malik Linton.  A l'origine, son film s'intitulait Daughter of God, fille de Dieu, et l'intrigue était centrée sur le personnage joué par Ana de Arnas. Mais la production entendait exploiter le pouvoir d'attraction de Keanu Reeves, et a décidé de remonter le film pour donner à l'acteur masculin le premier rôle. Il fallait donc reconfigurer les éléments de l'intrigue  pour en faire une enquête policière, tout en conservant quelques éléments surnaturels, mais en arrière-plan. Si le résultat est honnête pour le spectateur, qui ne peut pas savoir à quoi aurait ressemblé le projet original, l'auteur du film a demandé à ne pas être crédité comme metteur en scène. Il a préféré signer du pseudonyme Declan Dale, renouant avec une tradition qui remonte à plusieurs décennies.

Lorsqu'un réalisateur estimait que le studio avait opéré sur son film des changements inacceptables, il se réservait le droit de retirer son nom de l'affiche et de signer d'un pseudonyme. Les premiers à le faire ont été Don Siegel et Robert Totten qui avaient coréalisé un film en 1969 mais ne voulaient pas le signer. La director's guild a arbitré en proposant le pseudonyme d'Alan Smithee, et par la suite, de nombreux réalisateurs ont repris  le nom lorsqu'ils l'estimaient nécessaire. Le patronyme (qui est un anagramme de the alias men) était devenu un signe que le studio avait dénaturé le projet originel de l'auteur.

Cette fois, le réalisateur Gee Malik Linton a agi individuellement, son pseudonyme n'ayant jusqu'à présent jamais été partagé avec d'autres réalisateurs. Linton a quand même eu la possibilité de réaliser une version personnelle de son film, qu'il a fait monter par Hervé de Luze, le monteur habituel de Roman Polanski. Le résultat est une histoire surréaliste, parlée à 70% en espagnol, et comprend 25  minutes supplémentaires, centrées sur le personnage d'Ana de Arnas, conformément aux intentions originales de son auteur.

le rythme est lent et les sequences pas toujours tres parlantes. Malgré tout ces 2 histoires parallèles qui tendent l'une vers l'autre m'ont intrigué et la fin m'a surprise et convaincu. ...

Un bon film bien fait sans prétention bourré de fausses pistes . Ca fait plaisir ce genre de film dont l’équipe fait un film et pas un produit convenu ou attendu pour concon à popcorn qui veut du sexe ou de l'action ou du gore débile. Ca défile petit à petit l'air de ...