TERRE BATTUE

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Lorsque Jérôme décide de tout plaquer dans sa vie professionnelle dans le but de monter sa propre entreprise, Laura sa femme s'y oppose sans grand succès. Parallèlement, leur jeune fils Ugo grand amateur de tennis rêve de devenir champion et du coup s'inscrit au centre national d'entraînement à Roland Garros. Père et fils partagent la même mentalité, à savoir ne reculer devant rien pour arriver à leurs fins. La vie se chargera de leur inculquer une leçon à cet effet.

Terre battue est le premier long métrage réalisé par Stéphane Demoustier après quelques courts et aussi un documentaire Les petits joueurs qui déjà s'intéressait aux jeunes joueurs de tennis. Et aussi bien le documentaire que le film de fiction, décrivent avec une grande acuité l'univers du tennis professionnel, notamment celui des dix, onze ans. L'on comprendra aisément que Demoustier a lui-même dans son jeune âge fréquenté ce milieu.

Terre battue compte dans sa distribution Olivier Gourmet, vu et revu dans des œuvres des frères Dardenne entre autres, Dardenne qui sont eux-mêmes coproducteurs du film. Il y a également Valeria Bruni-Tedeschi, le jeune et talentueux Charles Mérienne dans le rôle d'Ugo, la toujours excellente Vimala Pons, vue dans Métamorphoses de Christophe Honoré, le très original Vincent n'a pas d'écailles de Thomas Salvador, sans oublier Vous n'avez encore rien vu d'Alain Resnais et La Fille du 14 juillet d'Antonin Peretjatko, et qui exerce parallèlement à sa carrière de comédienne une activité de clown. Et puis ouvrez bien les yeux et observez la femme policier, vous reconnaîtrez Sandrine Dumas, comédienne ayant connu une certaine notoriété dans les années 80 et 90 du siècle dernier.   

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MATCH POINT (Dans ce film de Woody Allen, un jeune homme nourrit l'ambition de s'élever dans la société en fréquentant la haute, et ce dans le monde du tennis.) ou encore L'EXERCICE DE L'ÉTAT (Ce film également produit par les frères Dardenne, compte Olivier Gourmet dans sa distribution.).

Hormis le fait d'avoir joué au tennis lui-même dans sa prime jeunesse, Stéphane Demoustier, le réalisateur de Terre battue, raconte s'être inspiré, pour le scénario du film en question, d'un fait divers qui l'a fortement marqué, à savoir un père qui pour assurer la victoire de son jeune fils au tennis justement, avait mis un puissant somnifère dans la bouteille d'eau des autres joueurs. L'un d'eux en est mort. Le fait divers m'a poursuivi, dit encore Demoustier, il me fallait exorciser ce drame et le meilleur moyen pour cela était d'en faire un film. Et d'ajouter : Je me suis toujours demandé ce qui se jouait réellement derrière ce drame. Il fallait tout réinterpréter.

Réinterpréter, c'est très précisément ce qu'a fait Stéphane Demoustier puisque comme vous l'avez constaté, dans le film c'est le fils qui tente d'empoisonner son adversaire, et non le père comme dans la réalité. Ce chassé-croisé m'intéressait davantage, précise Demoustier, car il permet au personnage du père, enfin de porter un regard sur son fils, chose qu'il n'avait pas l'habitude de faire, et à travers ce regard de se rendre compte de ses propres égarements.

Pour trouver le jeune acteur qui interpréterait Ugo, Stéphane Demoustier a auditionné plus de 350 enfants tous joueurs de tennis, avant de choisir Charles Mérienne qu'il avait déjà filmé dans son documentaire Les petits joueurs. Quant à Olivier Gourmet, le rôle du père fut écrit pour lui dès le départ. Il faillit ne pas le jouer à cause d'une blessure qu'il avait contractée sur un précédent tournage, mais il finit par se laisser convaincre, ce qui amena aussi les frères Dardenne à coproduire Terre battue et à suivre de près toutes les phases du tournage ainsi que de la postproduction. Une aubaine selon le cinéaste qui n'en espérait pas tant. Sachez enfin que le film fut tourné en 35 millimètres, à l'ancienne donc, bien qu'il soit particulièrement pénible pour tout amoureux du cinéma, de qualifier ce format d'ancien, et dans la maison même où grandit Stéphane Demoustier à Villeneuve-d'Ascq.

Pour son premier long métrage Stéphane Demoustier place sa caméra au sein d'une famille, une famille banale qui a ses hauts et ses bas, le père Jérôme vient de subir un licenciement à l'amiable et ne voulant plus travailler pour quelqu'un décide de monter son propre magasin. ...

Sale coup pour Jérôme Sauvage (Olivier Gourmet) qui se fait licencier brutalement par son employeur, parce que ses résultats fléchissent. Jérôme est un cadre qui travaillait pour cette boîte depuis une vingtaine d’années et qui clame son enthousiasme pour la grande distribution. ...

Un film qui traite d'un sujet assez rare au cinéma : la compétition sportive et qui pose la question principale : jusqu'où est-on prêt à aller pour gagner dans la vie ? Car le père, comme le fils, entraînés dans la compétition de la vie, sont près à toutes les compromissions ...