7TH FLOOR

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Au cinéma prendre l’ascenseur est parfois très risqué. Cela peut même mener à l’échafaud et ce n’est pas Louis Malle ni Maurice Ronet qui auraient dit le contraire. De PULSIONS à DEVIL, thrillers et films d’horreur ne se sont pas privés pour tirer parti de cet espace claustrophobique. Et on n’oubliera pas non plus la fort désagréable Marie-Ange Musquin et sa trompette, jouée par Josiane Balasko, dans Le Père Noël est une ordure.

Bref, le personnage principal de 7th Floor aurait dû se méfier. En sortant de l’appartement, il choisit de prendre l’ascenseur tandis que ses deux enfants eux se proposent de faire la course en passant par les escaliers. Le problème c’est qu’ils ne rejoindront pas le rez-de-chaussée. Comment, pourquoi et où ont-ils pu disparaître ? Commencent une attente et une quête angoissantes.

L’Argentin Ricardo Darin, remarqué entre autres dans Dans ses Yeux et dans Les Nouveaux Sauvages, interprète ce père désespéré. Face à lui, Belén Rueda, qui a joué aussi bien dans L’Orphelinat que dans Mar Ardentro, incarne la mère de ses enfants. Elle est la seule comédienne espagnole de cette coproduction ibéro-argentine.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver PRISONERS (Un même thème : un père enquête pour retrouver ses enfants disparus) ou encore HIPOTESIS (Un thriller où Ricardo Darin mène l'investigation).

A quoi tient l’inspiration d’un scénariste, d’un cinéaste? L’idée de 7th Floor (7e étage, donc) est née d’une façon toute simple.  Le réalisateur espagnol Patxi Amezcua a imaginé le point de départ de son intrigue un beau jour en sortant de son ascenseur qui l’avait descendu du 7ème où il habite alors qu’il attendait ses enfants qui dévalaient les escaliers. Quoi de plus inquiétant qu’un mystère dans un univers familier ?

Le metteur en scène voulait avant tout développer la charge anxiogène de cette disparition et a cherché à s’éloigner autant que possible du côté mélodramatique de la situation. Tous ses choix artistiques de réalisation, de la photo à la musique et au montage, sont donc allés dans ce sens. Bien entendu, le décor avait une place fondamentale : l’immeuble constitue quasiment un personnage dans cette histoire. Il fallait qu’il ait de l’allure. Le bâtiment a été trouvé rue Brasil à Buenos Aires, une ville que le cinéaste ne connaissait pas du tout avant d’y tourner. D’ailleurs pour que le film colle pleinement à la réalité argentine, les dialogues ont été écrits par un coscénariste originaire du pays. Il a, par exemple, tenu compte du fait que les Argentins sont systématiquement méfiants à l'égard de la police, ce qui n’est pas le cas des Espagnols.

Le comédien Ricardo Darin, qui incarne le père, est une véritable superstar en Argentine. Son nom est souvent synonyme de succès. Selon Patxi Amezcua très peu d’acteurs latinos et espagnols ont cette capacité à attirer les foules. Qu’il accepte de tourner dans 7th Floor a rendu Amezcua très fier. Mais au plaisir s’est ajouté une bonne dose de pression. "J’ai eu peur, a-t-il raconté, de devenir le réalisateur d’un film avec Ricardo Darin qui n’a pas atteint un million de spectateurs". Au final, il n’aura pas à traîner cette réputation puisque 7th Floor a dépassé ce chiffre en Argentine et que ce polar a également séduit le jury du festival international du film policier de Liège qui lui a décerné son Grand Prix en 2014.