THE BOOKSHOP

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"Une fois qu’on a lu une histoire, vous y habitez. La couverture d’un livre forme comme un toit et quatre murs". On n’aurait pas dit mieux que cette phrase de la narratrice de The bookshop pour résumer l’univers du film d’Isabel Coixet.

Les livres ou le pouvoir des mots y ont autant d’importance que les lieux, quand une jeune veuve se met en tête d’ouvrir une librairie dans une ville côtière de l’Angleterre à la fin des années 50.  C’est par les romans qu’elle fait découvrir à des habitants qu’elle se fait des alliés tandis qu’une notable est prête à tous les coups pour faire fermer la boutique qu’elle veut transformer en centre d’art plus respectable que la littérature.

La réalisatrice espagnole réouvre la sienne avec son quatrième film en anglais et nouvelle étude de mœurs et de classes sociales, révélant ce qui fait l’aventure d’une vie dans le quotidien des femmes pour devenir le combat d’une vie, les poussant à aller jusqu’au bout de leurs décisions, de leurs choix.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver GEMMA BOVERY (Gemma Arterton en anglaise s'installant en France dans une (ré)adaptation en BD du classique de Flaubert.) ou encore TOO MUCH ! (Une autre chronique de l'Angleterre des années 50 vue par une jeune femme éprise de liberté(s).).

Lorsqu’elle découvre le roman de Penelope Fitzgerald, Isabel Coixet s’en éprend rapidement à plusieurs titres. A commencer par la volonté de Florence Green, son personnage principal d’ouvrir envers et contre tout une librairie, idée que la réalisatrice a depuis toujours chérie sans oser la concrétiser. Mais aussi par affinités avec Florence, s’y identifiant en se retrouvant dans son entêtement, son idéalisme mais aussi la part de bovarysme d’une femme s’étouffant dans la vie étriquée d’une bourgade anglaise. De l’entêtement, il en faudra beaucoup à Coixet qui, poussée par son enthousiasme, rédigera rapidement l’adaptation de The bookshop mais mettra huit ans pour trouver de quoi financer un film devenu son obsession.

Une fois les moyens trouvés, Coixet se met en quête de comédiens. Patricia Clarkson, avec qui elle a déjà tourné deux films, Permis d’aimer et Elegy, répond rapidement présente pour interpréter Violet Gamart, la bourgeoise qui voit d’un très mauvais œil l’arrivée de Florence et des livres audacieux qu’elle commence à faire circuler. Emily Mortimer aura, en plus de ses talents d’actrice, deux avantages aux yeux de Coixet : elle est, comme elle, une dévoreuse de livres jusqu’à avoir passé un master de littérature et est la fille d’un écrivain.

Au-delà de la trame narrative, Coixet tiendra d’ailleurs à rendre hommage à de nombreux écrivains, en demandant à son chef opérateur Jean-Claude Larrieu de composer des images proches des univers de romans et auteurs cités dans le scénario, de Lolita de Nabokov aux recueils de poèmes de Philip Larkin, notamment leur liberté de ton. Un auteur est cependant plus privilégié dans le livre de Fitzgerald comme dans le film, Florence recommandant à un de ses clients favoris les ouvrages de Ray Bradbury, notamment Le vin de l’été, Les chroniques martiennes et Farenheit 451. Les trois ouvrages apparaissent régulièrement dans The bookshop, Coixet ayant visiblement un penchant supplémentaire pour le dernier ayant droit à une référence supplémentaire via la présence de la voix de Julie Christie en narratrice, l’actrice ayant joué dans l’adaptation du classique de la SF par François Truffaut.

The Bookshop est un film espagnol-anglo-allemand réalisé par Isabel Coixet, sorti en 2017. C'est l'adaptation du roman du même nom écrit par Penelope Fitzgerald et paru en 1978. Résumé Le film se déroule en 1959 dans un village anglais du nom de Hardborough isolé au bord ...

Les films qui évoquent les livres ou le travail de libraire ne courent pas les rues, The Bookshop fait donc un peu figure d’ovni dans un paysage cinématographique qui tend à oublier d’où provient son inspiration première. Oui, faites le compte et vous pourrez constater ...

Vipère au poing Les années 1950, à Hardborough en Angleterre: Florence est sur le point d’ouvrir une bibliothèque dans une maison désaffectée, ce qui n’est du goût de peu d’habitants, Edmund un solitaire excepté. Violet, la riche fortune du village en tête souhaite ...