THE MACHINIST

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THE MACHINIST fait partie de ces films qui nous font partager le point de vue du personnage principal, en donnant l’impression que ce qu’il voit est la réalité, jusqu’à une révélation finale qui donne un éclairage nouveau à tout ce qui a précédé. Pour autant, le fait de connaître la fin n’empêche pas de revoir le film et de l’apprécier pour ce qu’il est vraiment, à savoir le drame d’un homme travaillé par la culpabilité. 

Dès le début, il est évident que quelque chose ne va pas bien chez le personnage joué par Christian Bale : il est maigre à faire peur et n’a pas dormi depuis un an. A mesure de son parcours, qui se passe entre son travail en usine et ses visites à des amies, on finit par se rendre compte que tout ce qu’il croit voir et entendre n’est peut-être pas réel. 

Christian Bale a notoirement perdu  30 kilos pour ce film, établissant un record, mais cette apparence n’est qu’un des ingrédients contribuant à l’intensité qu’il apporte à son personnage de tragédie, assez ouvertement inspiré des romans de Dostoievski.

En perdant 30 kilos pour son rôle, Christian Bale a suscité tellement de commentaires qu’ils ont presque éclipsé les qualités plus substantielles du film, mais sa performance n’en est pas moins remarquable.  C’est un record que personne d’autre n’a battu. Pour y arriver, il s’est astreint à un régime à base d’une boîte de thon par jour et une pomme. Il s’est aussi mis à fumer. Lorsqu’il est arrivé à un certain poids, les producteurs l’ont empêché de continuer par peur que sa santé ne se détériore et mette en danger la production. L’acteur a retrouvé son poids normal assez rapidement afin d’être prêt pour BATMAN BEGINS (2005). 

Sa fragilité présentait parfois quelques inconvénients, notamment lorsque l’acteur s’est rendu compte qu’il avait beaucoup de mal dans les scènes où il devait courir, les muscles de ses jambes ayant fondu. Du côté positif, le jeûne provoquait une euphorie inattendue que l’acteur appréciait.  Par ailleurs, sa maigreur lui a permis de mieux supporter la chaleur écrasante du tournage en plein été à Barcelone. L’Espagne a été choisie pour la production parce qu’aucun studio américain ne voulait adapter un scénario aussi sombre. Comme l’action est sensée se passer aux Etats-Unis, l’équipe de décorateurs a été obligée de rajouter des touches américaines un peu partout, aussi bien en extérieur qu’en intérieur. 

Ces détails incluaient les paquets de cigarettes, les bouteilles d’alcool, les affiches publicitaires, les marques, les voitures, les panneaux signalétiques, les feux rouges, les téléphones publics, et jusqu’aux plaques minéralogiques. Le scénariste Scott Kosar a placé d’innombrables indices dans le film pour signifier la nature funeste du parcours de Trevor Reznik. Les allusions à la gauche (la voie de gauche, la main gauche, l’œil gauche…) sont autant de signes de mauvais augure. Une autre référence majeure est Dostoievsky, cité deux fois pour L’IDIOT et CRIME ET CHATIMENT, sans oublier que dans son roman LE DOUBLE, il faisait apparaître un personnage qui exerçait une influence néfaste sur le protagoniste.

Trevor Reznik ne dort plus depuis un an. Fatigué, tiraillé entre un emploi usant à l'usine, une relation étrange avec une prostituée, et l'omniprésence dans sa vie d'un certain Ivan, voilà qu'il trouve à plusieurs reprises des messages codés sur un post-it collé à son ...

Twist again ; au début j'étais parti pour mettre ce titre foireux à cette critique mais je me suis ravisé. Lorsqu'on a été habitué aux Usual Suspect et autres Echelle de Jacob, nécessairement, au bout d'un petit quart d'heure, on comprend que la mécanique même du film ...

Dormir, c'est pas qu'inutile ! Demandez à Trevor ce qu'il en pense !? Mine décomposée, plus fin encore qu'un fil de fer rouillé, Reznik n'a pas dormi depuis un an. Sa conscience altérée par le manque extrême de sommeil lui joue de vilains tours. - The Machinist - est un ...